Le chef de la confrérie était jugé une nouvelle fois en première instance, après l'annulation d'un premier procès où il avait écopé de la peine de mort pour avoir établi en 2013 un "centre d'opérations" en vue de "préparer des attaques contre l'Etat".
Après la destitution par l'armée en 2013 du président islamiste Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, des centaines de ses partisans ont été condamnés à mort ou à de lourdes peines de prison.
Mais ces derniers mois, la Cour de cassation a annulé des centaines de peines capitales, notamment certaines prononcées à l'encontre de M. Morsi, de M. Badie et d'autres dirigeants de la confrérie.
En avril 2015, M. Badie et 13 autres personnes avaient été condamnés à la peine de mort, tandis que 34 autres avaient écopé de la prison à vie, soit 25 années de détention.
Ils étaient accusés d'avoir établi un "centre d'opérations" en vue de "préparer des attaques contre l'Etat", au moment où les partisans de M. Morsi observaient un immense sit-in au Caire sur la place Rabaa al-Adawiya. Ce rassemblement avait été dispersé le 14 août 2013 et plus de 700 manifestants islamistes ont été tués par les forces de l'ordre.
La Cour de cassation, qui observe uniquement les appels des condamnés se trouvant derrière les barreaux, a annulé les condamnations de 37 détenus et ordonné un nouveau procès dans cette affaire.
C'est au terme de ce nouveau procès qu'une cour criminelle a condamné lundi M. Badie et deux autres personnes à la prison à vie, ont indiqué deux responsables du tribunal.
Par ailleurs, 13 co-accusés ont écopé de cinq ans de prison, dont Mohamed Soltan, un jeune citoyen égypto-américain expulsé en mai 2015 vers les Etats-Unis, et son père, Salah Soltan, actuellement en détention, a indiqué à l'AFP un avocat des accusés, Abdel Moneim Abdel Maqsoud.
La cour a également acquitté 21 personnes dans cette affaire, dont Gehad Haddad, un ancien porte-parole du parti des Frères musulmans, ont précisé M. Abdel Maqsoud et les responsables du tribunal.
Les condamnés peuvent encore interjeter appel.
M. Badie, qui comparait dans un grand nombre de procès, a déjà été condamné à plusieurs reprises à la peine de mort ou à la prison à vie. Il avait écopé de la peine capitale dans trois procès, mais la Cour de cassation a annulé ces verdicts et ordonné de nouveaux jugements.
Avec AFP