Le communiqué publié par la présidence n'a pas précisé les raisons de cette décision.
Mais Mme Lucas était la directrice nationale du Trésor mozambicain au moment où ont été approuvés, à partir de 2012, des prêts frauduleux d'un montant total de 2 milliards de dollars contractés par trois sociétés publiques pour l'achat d'une série de navires, notamment militaires.
La révélation de ces prêts a précipité le Mozambique dans sa pire crise financière depuis son indépendance en 1975.
Selon un audit indépendant, quelque 500 millions de dollars de ces prêts, délibérément cachés au Parlement mozambicain et aux bailleurs de fonds internationaux, ont été détournés.
La justice américaine estime qu'au moins 200 millions de dollars ont servi à verser des pots-de-vin à des industriels, des banquiers et des responsables mozambicains, dont l'ex-ministre des Finances Manuel Chang.
M. Chang a été arrêté fin décembre à Johannesburg en vertu d'un mandat d'arrêt délivré par la justice américaine. La justice sud-africaine doit se prononcer dans les semaines qui viennent sur deux demandes d'extradition concurrentes émanant des Etats-Unis et du Mozambique.
Le Parlement de Maputo a voté la semaine dernière la levée de l'immunité de M. Chang, toujours député du parti au pouvoir.
L'affaire embarrasse sérieusement le régime mozambicain, à quelques mois des élections générales d'octobre.
L'actuel président Nyusi, qui souhaite briguer un nouveau mandat, était ministre de la Défense à l'époque où les prêts ont été contractés. L'opposition l'accuse d'en avoir été informé.