"Linhas Aéreas de Moçambique (LAM) n'a pu assurer ses premiers vols de la journée du 5 juillet 2018 en raison de difficultés financières qui l'ont empêché de faire ravitailler ses avions" en carburant, a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Ses vols ont pu reprendre en fin de matinée grâce à "un accord passé avec le fournisseur de carburant", a ajouté la LAM.
L'annulation de nombreux vols a causé la pagaille dans les aéroports de tout le pays.
Le Premier ministre mozambicain Carlos Agostinho do Rosario en a lui-même été victime, contraint de patienter dans le salon VIP de l'aéroport international de Maputo en attendant un avion pour la province de Niassa (nord) qui n'a jamais décollé.
Le chef du gouvernement n'a pu y maintenir sa visite, retardée, qu'en empruntant un avion militaire.
Conséquence des événements de la journée, l'Etat mozambicain, qui détient 90% du capital de la compagnie, a annoncé la dissolution de son conseil d'administration et confié sa direction à un "comité de gestion provisoire".
Selon un audit réalisé par le cabinet Ernst & Young, la dette actuelle de la LAM frôle l'équivalent de 22 millions d'euros.
Le Mozambique, l'un des pays les plus pauvres du continent africain, est plongé depuis 2016 dans une grave crise provoquée par la découverte d'une dette de 2 milliards de dollars que son gouvernement avait cachée.
Ses bailleurs de fonds l'ont sanctionné en gelant leur aide budgétaire. Maputo a depuis suspendu ses remboursements à ses créanciers et cherche à renégocier sa dette, à hauteur de 112% de son Produit national brut (PNB) en 2017.
Le gouvernement a prévu une croissance de 2,8% en 2018.
Il espère faire redécoller son économie grâce à ses énormes réserves de gaz découvertes récemment au large de ses côtes nord. Mais le faible niveau du cours des hydrocarbures a retardé le début de leur exploitation à 2022 au moins.
Avec AFP