Le Mozambique a affirmé mercredi avoir reçu moins d'un quart de l'argent nécessaire, selon l'évaluation des Nations unies, à la reconstruction du pays après le passage l'an dernier de deux cyclones meurtriers.
Idai et Kenneth ont balayé respectivement le centre du Mozambique en mars 2019 et la province du Cabo Delgado (nord) à la fin avril 2019.
Les deux tempêtes tropicales ont fait près de 700 morts, plusieurs millions de sinistrés et causé d'énormes dégâts, aussi bien à l'habitat qu'aux cultures et réserves alimentaires.
L'an dernier, l'ONU avait estimé à 3,2 milliards de dollars le coût de la reconstruction. Les donateurs internationaux s'étaient alors engagés à verser 1,2 milliard de dollars.
"Jusqu'à présent, des accords (...) d'une valeur de 706 millions de dollars ont été signés avec nos partenaires", a déclaré mercredi le ministre des Travaux publics, Osvaldo Machatine, devant la presse à Maputo.
Selon plusieurs organisations non-gouvernementales, près de 100.000 personnes sinistrées vivent toujours dans des abris de fortune au Mozambique, et au Zimbabwe et Malawi voisins, où Idai avait poursuivi sa course.
Avec ses 2.500 km de côtes, le Mozambique figure parmi les cinq pays de la planète les plus menacés par le changement climatique, selon la Banque mondiale.
"Les cyclones Idai et Kenneth ont frappé des communautés qui devaient déjà faire face à des défis comme des inondations et des sécheresses récurrentes, l'instabilité économique (...) et qui étaient très dépendantes de l'agriculture de subsistance", a expliqué mercredi Rui Alberto Oliveirala, de la Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR).
"Le mois dernier, le district de Buzi, qui avait été dévasté par le cyclone Idai, a de nouveau été frappé par d'importantes inondations, avec des milliers de personnes déplacées", a-t-il ajouté.