Le président mozambicain, Filipe Nyusi, avait assuré mercredi que les conditions étaient réunies pour permettre à TotalEnergies de reprendre son énorme projet d'exploitation de gaz naturel dans le pays, suspendu depuis 2021 à la suite d'une attaque jihadiste d'ampleur, à quelques kilomètres.
"Je pense qu'aujourd'hui, c'est encore prématuré, car notre équipe sur le projet travaille avec les donneurs d'ordres dans l'optique de pouvoir relancer le projet, mais à condition que les coûts soient maîtrisés, c'est fondamental pour nous", a déclaré M. Pouyanné, interrogé par des analystes financiers lors d'une conférence téléphonique.
"J'ai dit récemment que nous avions besoin que les entrepreneurs soient raisonnables. Certains d'entre eux ne le sont pas, nous allons donc refaire une offre pour certains forfaits, car il n'y a aucun moyen pour nous d'accepter des coûts indus", a également déclaré le PDG de TotalEnergies, à l'occasion de la publication des résultats financiers de l'entreprise pour le premier trimestre 2023. Il a néanmoins estimé qu'on en était à la "dernière étape" avant un redémarrage.
La province du Cabo Delgado (nord-est), pauvre mais riche en ressources naturelles et à majorité musulmane, située à la frontière avec la Tanzanie, est en proie à des violences de groupes armés depuis fin 2017. Près de 4.700 personnes ont déjà été tuées dont plus de 2.000 civils. Un million ont été forcées de quitter leur foyer.
Fin mars 2021, une attaque coordonnée sur la ville côtière de Palma a forcé le groupe français à suspendre jusqu'à nouvel ordre un projet d'exploitation du gaz naturel pesant 16,5 milliards d'euros. Les installations encore en construction sur la péninsule d'Afungi ont été évacuées.
TotalEnergies se montre prudent depuis plusieurs mois sur la possibilité de redémarrer ses opérations au Mozambique. Son PDG s'est rendu dans le pays en février et s'est entretenu avec le président mozambicain. Le mois dernier, le sous-traitant italien du géant français, Saipem, a annoncé préparer la reprise des travaux, disant avoir été informé que "la sécurité s'était améliorée".