Depuis le début de l'année, ce vaste pays d'Afrique centrale a recensé plus de 42.000 cas et plus de 1.000 décès. Le nombre de cas continue d'augmenter, en particulier chez les enfants, même si la vitesse de propagation du virus a légèrement fléchi au cours des dernières semaines, selon l’Africa CDC, l'agence sanitaire de l'Union africaine (UA).
« Le nombre de cas suspects a dépassé les 42.000 à la 45e semaine, et nous avons dépassé les 1.130 morts à peu près pour l’ensemble du pays depuis le début de l'année. Toutes ces personnes sont suivies et diagnostiquées quand on a la possibilité de faire les tests, et les tests augmentent beaucoup aussi. Au départ, il fallait déployer des laboratoires le plus proche possible des centres de traitement de mpox », a détaillé le ministre de la Santé publique, de l'Hygiène et de la Prévention de la RDC, Dr Samuel Roger Kamba Mulamba, lors d’une conférence de presse mercredi à Kinshasa.
Une campagne de vaccination encore limitée a été lancée début octobre dans l'est du pays, prioritairement à destination des publics cibles, comme les personnels soignants et les professionnelles du sexe.
« Lors de la réunion que nous avons eue au cabinet du ministre, l'OMS nous a rassurés qu'elle a obtenu l'autorisation de vaccination à partir de 12 ans contre le mpox avec le vaccin MVABN et qu'elle prendrait toutes les précautions nécessaires. En cas d'effets secondaires graves liés à ce vaccin, l'OMS prendrait en charge tous les enfants susceptibles de ressentir des effets secondaires graves liés à ce vaccin contre le mpox », a indiqué mercredi Cris Kacita, chef des opérations du programme congolais de lutte contre le mpox.
Dans la capitale surpeuplée Kinshasa, la campagne a débuté la semaine dernière à la prison militaire de Ndolo où des cas ont été signalés, a encore dit Cris Kacita, de l'Institut de santé publique chargé d'organiser la riposte contre l'épidémie.
« Effectivement, dans les maisons carcérales, nous avons eu des cas confirmés. En plus des soignants de première ligne, l’idéal est qu’on puisse vacciner tous les contacts dans les chambres ou dortoirs », a précisé Cris Kacita.
265.000 doses de l'UE et des États-Unis en septembre
Mais à ce stade, seuls 50.000 vaccins sont disponibles dans la ville de quelque 17 millions d'habitants alors qu'il faudrait « 110.000 doses pour la capitale », a souligné M. Kacita.
Selon le ministère de la Santé mardi, Kinshasa compte actuellement 123 cas de contaminations.
La RDC, pays parmi les plus pauvres de la planète, doit compter sur les dons de vaccins pour tenter d'endiguer l'épidémie. Elle a reçu en septembre 265.000 doses de l'Union européenne (UE) et des États-Unis. De prochaines livraisons sont prévues.
« Nous avons actuellement un peu plus de 200.000 doses, et nous allons recevoir– demain, d’ailleurs -, un peu plus de 100.000 doses. Nous sommes en pourparlers pour en recevoir beaucoup. Pour l'instant, nous avons vacciné seulement les adultes, parce que le vaccin avait une autorisation seulement sur les adultes. L'OMS vient de donner la préqualification sur les enfants de 12 à 17 ans », a déclaré le ministre Samuel Roger Kamba Mulamba.
Par ailleurs, le seul vaccin déployé à ce stade, fabriqué par le laboratoire danois Bavarian Nordic, est uniquement à destination des adultes. Or, près de 40% des contaminations en RDC concernent des enfants de moins de 15 ans.
La RDC est en négociations pour obtenir un autre vaccin homologué au Japon pour un usage chez les adultes et les enfants. Selon M. Kacita, aucune date n'est fixée à ce stade pour une livraison des premières doses de ce vaccin.
Environ 900.000 vaccins ont été alloués par les agences sanitaires internationales aux neuf pays africains les plus touchés par l'épidémie, selon l'agence sanitaire de l'UA. La plus grosse partie (85%) doit aller à la RDC.
Dix-neuf pays africains sont touchés par le virus, signale l'Africa CDC.
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