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Birmanie: plus de 500 civils tués depuis le coup d'Etat


Des agents de santé bénévoles portent un manifestant blessé par balle lors d'une manifestation contre le coup d'État militaire à Mandalay, Myanmar/Birmanie, le 21 mars 2021.
Des agents de santé bénévoles portent un manifestant blessé par balle lors d'une manifestation contre le coup d'État militaire à Mandalay, Myanmar/Birmanie, le 21 mars 2021.

Plus de 500 civils, dont de nombreux étudiants et des adolescents, ont été tués par les forces de sécurité depuis le coup d'Etat militaire du 1er février en Birmanie, d'après l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP).

"Nous avons confirmé 510 décès", a indiqué l'ONG qui précise que le bilan "est probablement beaucoup plus élevé".

Et des centaines de personnes, arrêtées ces deux derniers mois, sont portées disparues.

Le bilan a été particulièrement lourd samedi, "journée des forces armées birmanes", avec plus de 110 personnes tuées, dont sept mineurs.

Malgré la répression meurtrière, les manifestants sont descendus à nouveau dans les rues lundi. Quatorze civils ont péri, notamment dans l'est de Rangoun la capitale économique, d'après l'AAPP.

Des funérailles ont été organisées pour les victimes des derniers jours et des foules importantes ont entouré les cercueils, certains saluant à trois doigts en signe de résistance.

Les généraux font la sourde oreille

Face à ce bain de sang, Washington a annoncé la suspension immédiate de l'accord-cadre sur le commerce et les investissements conclu en 2013 avec la Birmanie, et ce jusqu'au rétablissement d'un gouvernement "démocratiquement élu".

La France a dénoncé "la violence aveugle et meurtrière" du régime et exigé la libération de "tous les prisonniers politiques" notamment Aung San Suu Kyi, toujours mise au secret.

Londres a pour sa part demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, qui se déroulera mercredi à huis clos.

Dans la sous-région, l'Indonésie craint que la Birmanie ne devienne une "Syrie ou un Afghanistan du Sud-Est asiatique", un scénario cauchemar, selon le quotidien South China Morning Post.

Le chef de la junte birmane, le général Min Aung Hlaing, qui a renversé le gouvernement élu par un coup d'État le 1er février, préside un défilé de l'armée lors de la Journée des forces armées à Naypyitaw, au Myanmar, le 27 mars 2021.
Le chef de la junte birmane, le général Min Aung Hlaing, qui a renversé le gouvernement élu par un coup d'État le 1er février, préside un défilé de l'armée lors de la Journée des forces armées à Naypyitaw, au Myanmar, le 27 mars 2021.

Mais les généraux birmans ont jusqu'à présent fait la sourde oreille aux protestations et aux sanctions occidentales.

Ils ont pu aussi compter sur les divisions de la communauté internationale.

La Chine et l'Inde ont refusé de condamner formellement le coup d'Etat.

La Russie maintient ses liens étroits avec la junte: le vice-ministre de la Défense Alexander Fomin a participé samedi au défilé annuel des forces armées birmanes.

Le Kremlin s'est certes inquiété du nombre "croissant" des morts, mais a déclaré que la Birmanie restait un "allié fiable et un partenaire stratégique" avec lequel il souhaite enforcer ses relations militaires.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a exhorté la communauté internationale à "plus d'unité" et "plus d'engagement" pour faire pression sur la junte.

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