Le rapport "Budgets en chute, répression en hausse" d'Amnesty contient des "informations partisanes et truffées d'accusations graves de nature à saper les efforts menés par le gouvernement tchadien dans le cadre de l'amélioration de la gouvernance", selon un communiqué du gouvernement publié dimanche.
"Le Tchad a accompli des progrès considérables, notamment dans le domaine de la santé, de l'éducation et des infrastructures", et doit en parallèle faire face à des "groupuscules terroristes" à ses frontières, ajoute-t-il.
Les mesures d'austérité "dépeintes par Amnesty international comme des mesures purement anti-sociales, répondent (...) aux exigences des bailleurs de fonds et sont appréciées par les partenaires financiers internationaux", estime le gouvernement tchadien.
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Le rapport d'Amnesty international a fait état de la baisse du budget de l'éducation et des services de santé alors que la répression a augmenté. Entre 2013 et 2017, le budget de la santé a par exemple diminué de moitié, entraînant notamment des pénuries de médicaments.
En parallèle "des personnes qui manifestaient contre l'austérité ont été victimes de répression et arrêtées, certaines ont été torturées", selon Amnesty qui rappelle que "depuis la mi-mars 2018, l'accès à certains réseaux sociaux est limité".
L'ONG, qui indique s'être appuyée sur les statistiques des autorités et avoir donné un droit de réponse à celles-ci dans le rapport, dit reconnaître quelques efforts du gouvernement en matière de santé ou d'éducation.
Depuis 2015, le Tchad souffre de la baisse des cours du pétrole brut. Pour y faire face, le gouvernement a mis en place des mesures d'austérité, dont une coupe dans les revenus des fonctionnaires, en grève depuis mai, pour la deuxième fois de l'année.
N'Djamena a obtenu des aides financières notamment du Fonds monétaire international (FMI) qui a recommandé entre autres au pays de réduire sa masse salariale.
Avec AFP