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Le président ghanéen Nana Akufo-Addo exige des réparations pour l’Afrique


Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, présente sa déclaration nationale dans le cadre du Sommet mondial des dirigeants de la COP26 Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Glasgow, en Écosse, le 2 novembre 2021.
Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, présente sa déclaration nationale dans le cadre du Sommet mondial des dirigeants de la COP26 Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Glasgow, en Écosse, le 2 novembre 2021.

Le chef de l’État ghanéen a appelé le monde à se pencher enfin sur la question des réparations dues aux descendants des victimes de l’esclavage et de la traite négrière.

"Il est maintenant temps. Le moment est venu depuis longtemps", a lancé Nana Akufo-Addo, mardi 2 août 2022 sur Twitter. À travers une série de plusieurs tweets, sans doute destinés à secouer les consciences, le président de la République du Ghana a exhorté l’Occident à procéder à des réparations vis-à-vis de l’Afrique pour les méfaits de l’esclavage.

"Les effets de la traite des esclaves ont été dévastateurs pour le continent africain et sa diaspora. Toute la période ayant étouffé le progrès économique, culturel et psychologique de l’Afrique", a-t-il rappelé, précisant qu’aucune compensation financière ne saurait véritablement réparer ces dommages.

Prise d’initiative

À en croire le chef de l’État ghanéen dont les propos faisaient suite à un sommet ouvert la veille à Accra sur la justice réparatrice post-esclavage, nombre de propriétaires d’esclaves ont été indemnisés dès la fin de cette période sombre de l’histoire de l’humanité, en guise de réparation.

Il cite, à cet effet, les anciens esclavagistes britanniques, américains et français notamment, payés à hauteur de plusieurs millions dans leur devise respective. "Les victimes mêmes n’ont rien reçu", a souligné Akufo-Addo.

Le président ghanéen dont le pays encourage le retour sur son sol des descendants des victimes de l’esclavage à travers une initiative nationale lancée en 2019, insiste sur la nécessité d’intensifier le débat autour de la problématique des réparations. "Il est temps que l’Afrique, dont 20 millions de fils et de filles ont vu leurs libertés restreintes en esclavage, reçoive des réparations", a-t-il plaidé, exigeant par ailleurs des excuses officielles de la part des nations concernées par ce système.

Éternel débat

Ce sujet éminemment politique et extrêmement polarisant entre pro et anti-réparations revient de façon cyclique au-devant de la scène depuis plusieurs décennies. Même si le statu quo demeure, en dehors de quelques initiatives éparses de compensations des victimes, il existe un consensus sur le caractère abominable de la traite négrière.

La réparation tant exigée pour les victimes de la traite esclavagiste reste ainsi un concept creux dans la plupart des pays ayant été impliqués dans ce commerce. Aux États-Unis, la Chambre des représentants a réussi à faire voter en avril 2021 un projet de loi entérinant le principe d’une compensation financière pour réparer les dommages de l’esclavage, mais il ne franchira pas l’étape suivante, celle du Sénat, du fait de la forte opposition du Parti républicain.

Nana Akufo-Addo appelle l’Union africaine à se saisir de cette épineuse question au nom du continent africain et de sa diaspora.

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