Surnommé "Robel la baleine" en raison de son physique replet, le nageur éthiopien de 1,79m pour 81 kg était pourtant immédiatement devenu la coqueluche du public de Rio après avoir terminé mardi sa course avec un demi-bassin de retard sur ses concurrents.
Sa contre-performance, un temps de 1 min 4 secondes et 95 centièmes, bien loin des 48.58 secondes nécessaires à une qualification pour le tour suivant, a été jugée exemplaire de l'esprit et de la maxime olympique "l'important est de participer" par la presse internationale, et a valu à Robel Habte une célébrité immédiate.
Mais en Ethiopie, les médias en ligne ont rapidement rappelé que Robel Habte n'est autre que le fils de Kiros Habte, le président de la fédération éthiopienne de natation, soulevant la question d'un passe-droit pour sa sélection au sein l'équipe olympique.
"(Robel) est le symbole du racisme, du favoritisme et de l'incompétence que nous sommes en train de combattre", juge Lina T., une habitante d'Addis Abeba, sur son compte Twitter, faisant référence au mouvement de contestation antigouvernementale violemment réprimé ces dernières semaines en Ethiopie.
"Habte n'est pas le meilleur nageur, mais son père est le président de la fédération nationale", a écrit sur twitter Live From Mogadishu.
Et le cas Robel Habte est devenu un sujet de discussions enflammées sur les réseaux sociaux en Ethiopie, où de nombreux internautes demandent la démission du président de la fédération de natation, un sport peu répandu dans un pays enclavé ne comptant aucune piscine olympique.
Avec AFP