Les pourparlers de paix interyéménites qui devaient débuter lundi à Koweït sous l'égide de l'ONU ont été reportés sine die, les rebelles et leurs alliés --partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh-- n'ayant pas envoyé de délégation. Ils se plaignent de "violations saoudiennes" de la trêve. Le gouvernement a en revanche dépêché une délégation.
Ban Ki-moon "exhorte toutes les parties aux négociations à dialoguer de bonne foi" avec son médiateur Ismaïl Ould Cheikh Ahmed "afin que ces négociations puissent commencer sans plus de retard", a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric.
Les protagonistes du conflit s'accusent de violer un cessez-le-feu entré en vigueur le 11 avril. Cinq soldats figurent parmi les 13 personnes qui péri depuis lundi soir lors de combats dans l'ouest de la province de Marib, à l'est de la capitale Sanaa, ont indiqué des sources militaires.
Les affrontements, qui ont éclaté lorsque des rebelles chiites Houthis ont tenté de reprendre des positions tenues par les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, se poursuivaient par intermittence mardi, selon les mêmes sources.
Des combats sporadiques se déroulaient sur d'autres lignes de front, comme à Nahm, au nord-est de Sanaa, ou à Taëz, dans le sud-ouest du Yémen, ont indiqué ces sources, sans fournir de bilan.
Interrogé par l'AFP, le chef d'état-major de l'armée yéménite, le général Ali al-Maqdachi, a estimé que "la trêve tient toujours, conformément aux directives de notre direction politique", mais a accusé "les Houthis et leurs alliés de ne pas la respecter".
Pour leur part, les rebelles ont affirmé mardi sur leur site sabanews.net que les loyalistes avaient poursuivi les attaques et l'envoi de renforts militaires sur divers lignes de front.
Ils accusent aussi la coalition militaire arabe sous commandement saoudien, qui soutient les loyalistes, de "survoler la capitale et d'autres villes, en violation de la trêve".
Depuis l'intervention de la coalition arabe en mars 2015, la guerre a fait 6.400 morts, pour moitié des civils, et plus de 30.500 blessés, selon l'ONU.
Le conflit s'est aggravé avec l'implication croissante de groupes jihadistes, comme Al-Qaïda et l'organisation Etat islamique.
Mardi, un kamikaze s'est fait exploser près d'un barrage à Aden dans le sud du pays où les attaques contre les forces gouvernementales se sont multipliées ces derniers mois, dans des tentatives apparentes d'entraver les efforts du pouvoir de remettre sur pied l'armée et les forces de sécurité, selon un responsable de la sécurité.
Aucune victime n'est à déplorer mis à part l'assaillant, a précisé la source, qui l'a qualifié d'"extrémiste".
Avec AFP