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NBA: cris et chuchotements au coeur du "media day" des Lakers


LeBron James, à droite, Los Angeles, le 25 octobre 2018.
LeBron James, à droite, Los Angeles, le 25 octobre 2018.

"Aaahhh !!!": le cri forcé fait rire Anthony Davis qui perd ses mots. A l'opposé, LeBron James plaisante au micro d'ESPN. Deux scènes au "media day" des Lakers qui tranchent avec la détresse affichée par Demarcus Cousins, blessé, mais venu respecter ses obligations.

C'est à El Segundo, au sud de Los Angeles, précisément au UCLA Health Training Center où s'entraîne l'équipe californienne, que se déroule ce cirque médiatique très rodé.

Ce week-end d'autres franchises NBA font aussi leur rentrée. A Houston, le duo de Rockets ambitieux James Harden/Russell Westbrook fait le show avant l'heure. A Brooklyn, Kyrie Irving se pose en leader des Nets, en attendant que Kevin Durant puisse rejouer après sa rupture d'un tendon d'Achille.

Aux Los Angeles Clippers, nouveaux prétendants au titre, les recrues Kawhi Leonard et Paul George attirent plus de journalistes que d'habitude, malgré la tenue au même moment du match NFL entre les Rams et les Tampa Bay Buccaneers.

Dans le gymnase de UCLA, où trônent derrière une vitrine dix des seize trophées NBA des Lakers, les panneaux de basket, poussés contre les murs, ont laissé place à d'éphémères studios photo à fond vert et d'imposants plateaux télés montés sur le parquet verni et fragile, si on en croit la consigne reçue de venir "en chaussures à semelles souples et non marquantes".

- Excitation palpable -

Une consigne respectée par les quelque 300 journalistes, photographes, vidéastes et techniciens présents à ce rendez-vous qui lance médiatiquement la saison, avant le coup d'envoi du 22 octobre. A Toronto, les Raptors champions en titre recevront les New Orleans Pelicans, à Los Angeles se tiendra le premier duel attendu entre Clippers et Lakers.

La rivalité entre "Angelinos" sur fond de course pour le titre est sur toutes les lèvres. L'excitation est palpable sous les chuchotements.

Le directeur général Rob Pelinka, l'entraîneur Frank Vogel, "King" James y auront droit en conférence de presse... Tradition oblige, c'est Jim Hill, ancien joueur de football américain devenu commentateur sportif vedette pour NBC - jusque dans "Rocky III" - qui pose toujours la première question.

LeBron s'en sort par une pirouette: "C'est le Staples Center qui sera le grand gagnant cette saison". L'enceinte du Downtown où évoluent les deux équipes promet en effet d'afficher complet chaque soir.

En attendant, James, très affûté, passe de plateaux en studios, escorté par une nuée de caméras, appareils photo, téléphones portables. Il répond peu ou prou aux mêmes questions, dribble avec un ballon pour les clichés officiels, salue chaleureusement le consultant Richard Jefferson, avec lequel il remporta une bague en 2016.

Le reste de l'effectif suit le même parcours entre les cordons en velours violets, sans toutefois générer le même buzz. Le pivot JaVale McGee fait le pitre en conférence de presse où il succède à James. "Que veux tu que je dise après lui ?", marmonne-t-il.

- Pression médiatique -

Un autre "grand", très scruté, semble légèrement perdu dans ce tourbillon. C'est Anthony Davis, LA recrue des Lakers dont l'association avec LeBron réveille leurs espoirs de titre. Après sept saisons pro à New Orleans, il est certes rompu à l'exercice, mais la pression médiatique est tout autre ici à LA.

Il n'a qu'à lever la tête pour sentir ce poids: au plafond, le surplombent seize bannières de champion NBA et sur les murs sont écrits les noms de légendes Lakers: Kobe Bryant, Magic Johnson, Karim Abdul-Jabbar, Jerry West, Shaquille O'Neal...

Il sait qu'avec James, il devront écrire une nouvelle page glorieuse. Pour les aider, le club a recruté un autre "big man": DeMarcus Cousins. Mais une rupture des ligaments croisés à un genou le rend indisponible pour la saison.

Celui qui fait aussi l'objet d'une plainte de la part de son ex-femme pour menaces de mort, fait une inattendue apparition. Tête basse, visiblement atteint, il se plie à contre-coeur à une séance photo.

Au fond de la salle, un autre cri se fait entendre. Ce "Aaahhh !!!", qui lancera l'animation d'avant-matches sur les écrans géants du Staples Center, est depuis deux heures hurlé à tour de rôle par chacun des Lakers.

Pas par Cousins, qui s'est déjà éclipsé sans que personne ne s'en préoccupe.

Avec AFP

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