Contre Indiana dimanche, Parker a suivi le début de la rencontre du banc des remplaçants, avant de faire son entrée en jeu, comme joker de luxe, pour permettre aux titulaires de souffler.
C'est dans l'histoire récente des Spurs une scène inhabituelle et rarissime qui s'est produite seulement 21 fois depuis 2001, la date de son arrivée à San Antonio, mais à laquelle il va falloir maintenant s'habituer.
Parker, 35 ans, l'a en effet officialisé après la défaite de son équipe (94-86): il ne fait plus partie du cinq majeur des Spurs après avoir disputé 1165 matches de saison régulière, dont 1151 comme titulaire en seize saisons et demie.
"L'entraîneur (Gregg Popovich) m'a annoncé avant le match qu'il pensait que l'heure était venue", a-t-il expliqué.
"Je lui ai répondu: +Oh, il n'y a pas de problème pour moi+. Comme pour Manu (Ginobili), comme pour Pau (Gasol), il fallait bien que ce jour arrive", a poursuivi "TP".
Le très respecté Popovich croit qu'il est temps pour les Spurs d'entrer dans une nouvelle ère et de tourner, en douceur, la page des années Tim Duncan-Manu Ginobili-Tony Parker, l'un des meilleurs "Big Three" de l'histoire de la NBA.
'Très dangereux'
Le nouveau meneur des Spurs, Dejounte Murray, a fait ses débuts en NBA en 2016 après avoir été choisi par San Antonio en 23e position de la Draft à l'issue d'une seule saison en NCAA, le Championnat universitaire.
Passé par l'université de l'Etat de Washington, Murray (1,96 m, 77 kg) a fini sa première saison NBA avec des statistiques sans relief (3,4 pts et 1,3 passes par match).
Mais en début de saison, en l'absence de Parker, convalescent après une rupture du tendon du quadriceps gauche début mai, la blessure la plus grave de sa carrière, Murray, 21 ans, a montré qu'il avait les épaules assez larges pour diriger le jeu des Spurs.
"Il va vite devenir un joueur très dangereux", avait prévenu dès le début de la saison Popovich.
Sans Parker, ni Kawhi Leonard, la franchise texane s'est installée la 3e place de la conférence Ouest, derrière Golden State et Houston.
Quand Parker est revenu dans le groupe fin novembre, il a repris sa place dans le cinq majeur, reléguant Murray sur le banc.
L'exemple Ginobili
Jusqu'à ce dimanche où Popovich a tranché, sans que Parker, pourtant quadruple champion NBA, sacré meilleur joueur de la finale 2007 et sélectionné à six reprises pour le All Star Game, ne s'en offusque.
"Si +Pop+ voit quelque chose qui peut être bénéfique pour l'équipe, je ferai de mon mieux", a-t-il assuré.
"Je soutiens sa décision et je vais aider +DJ+ (Dejounte Murray) du mieux que je peux et donner mon meilleur avec les remplaçants", a martelé Parker qui arrive en fin de contrat en juin prochain.
Pour son premier match comme nouveau meneur des Spurs, Murray a fini la rencontre avec huit points, sept rebonds et quatre passes décisives en 28 minutes, tandis que Parker a marqué 12 points et réussi cinq passes décisives en 20 minutes.
S'il n'imitera pas son ancien coéquipier Tim Duncan, resté titulaire pendant 19 saisons avec les Spurs jusqu'à son départ à la retraite en 2016, Parker a un bel exemple de longévité à ses côtés sur le banc avec Ginobili.
A 40 ans, l'Argentin tourne à des moyennes de 9,1 points et 2,4 passes décisives par match, avec encore de beaux coups d'éclat, comme ses deux matches de suite à plus de 20 points début janvier.
Parker est confiant: "J'ai toujours l'intention d'apporter ma contribution, comme je l'ai fait ce soir (...) Il faut attendre dix-onze mois pour être vraiment de retour d'une telle blessure, à moi d'être patient", a-t-il assuré.
Avec AFP