Elle vit dans l'Etat de Washington, épicentre américain du virus comptant plus de 260 cas et au moins deux douzaines de décès, le plus lourd bilan enregistré aux Etats-Unis.
La femme détentrice d'un doctorat en bio-ingénierie a envie de "donner un peu d'espoir aux gens" avec l'histoire de son infection relativement bénigne, probablement typique de la grande majorité des cas.
"Evidemment, il ne faut pas être trop nonchalants, car il y a beaucoup de personnes âgées ou qui ont des problèmes de santé qui restent vulnérables", tempère-t-elle. "Nous devons être extrêmement vigilants et penser à nous isoler des autres".
Cette semaine, les autorités sanitaires américaines ont déclaré, citant des données chinoises, que 80% des cas de la maladie étaient bénins, alors que les cas graves nécessitant une hospitalisation affectaient principalement les personnes de plus de 60 ans et celles souffrant de maladies cardiaques ou pulmonaires.
- Jour de fête -
Mme Schneider a commencé à ressentir des symptômes s'apparentant à ceux d'une grippe le 25 février, trois jours après être allée à une fête qui a ensuite été identifiée comme le lieu d'infection d'au moins cinq autres personnes.
"Je me suis réveillée fatiguée, mais ce n'était rien de plus que ce que je ressens habituellement le matin quand je dois aller travailler", raconte-t-elle à l'AFP.
À midi, elle éprouve cependant un mal de tête, de la fièvre et des courbatures. Elle décide de quitter le bureau de l'entreprise de biotechnologie où elle travaille comme gestionnaire du marketing et rentre chez elle. Elle constate plus tard souffrir d'une fièvre élevée.
"À ce moment-là, j'ai commencé à trembler de façon incontrôlable, et j'ai senti des picotements dans mes extrémités... c'était un peu inquiétant".
Elle se tourne vers les médicaments contre la grippe en vente libre pour traiter ses symptômes. La fièvre diminue au fil des jours.
"Je pensais que je n'avais certainement pas le coronavirus", assure Mme Schneider, qui n'a jamais éprouvé la toux ou les essoufflements associés à la maladie.
- "Curiosité scientifique" -
Quelques jours plus tard, elle découvre cependant sur la page Facebook d'un ami que plusieurs invités qu'elle avait côtoyés à la fête avaient développé des symptômes similaires.
Plusieurs de ces personnes s'étaient vu refuser le test pour le coronavirus, car elles ne présentaient pas de problèmes respiratoires.
Supposant qu'elle n'aurait pas non plus accès au test, elle décide de s'inscrire au Seattle Flu Study, un programme de recherche sur la grippe qui lui envoie un kit d'échantillonnage nasal à renvoyer par la poste.
"J'ai finalement reçu un appel me disant que j'avais le Covid-19".
Sa mère pleure en apprenant ce diagnostic, mais Mme Schneider reste positive.
"Je n'aurais probablement pas ressenti ça si j'avais été gravement malade", avoue-t-elle, "mais du point de vue de la curiosité scientifique, j'ai trouvé que c'était très intéressant".
Au moment d'être diagnostiquée, ses symptômes avaient déjà disparu, mais les autorités sanitaires locales lui demandent de rester à la maison encore 72 heures.
Cela fait maintenant une semaine qu'elle se sent mieux. Elle a recommencé à faire ses courses, mais évite les grands rassemblements et continue de travailler depuis son domicile.
"Si vous pensez que vous l'avez, vous devriez vous faire tester", conseille l'Américaine.
"Et si vos symptômes ne mettent pas votre vie en danger, restez simplement chez vous, prenez des médicaments en vente libre, buvez beaucoup d'eau, et regardez les émissions que vous voulez voir".