Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Le gouvernement et opposition d'accord pour renouer le dialogue au Nicaragua


Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, à l'ouverture d'un dialogue national, à Managua, au Nicaragua, mercredi 16 mai 2018. (AP Photo / Alfredo Zuniga)
Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, à l'ouverture d'un dialogue national, à Managua, au Nicaragua, mercredi 16 mai 2018. (AP Photo / Alfredo Zuniga)

Le gouvernement nicaraguayen de Daniel Ortega et l'opposition sont tombés d'accord lundi pour reprendre leur dialogue, après une nouvelle journée d'affrontements qui a porté à 87 le bilan des morts de la crise politique depuis mi-avril.

"La délégation gouvernementale et l'Alliance civique pour la justice et la démocratie ont exprimé leur volonté de renouer le dialogue national", ont annoncé les deux parties dans un communiqué au terme d'une réunion organisée par la Conférence épiscopale du pays.

Elles ont convenu de "revenir à la table de négociation plénière afin de reprendre la discussion sur le thème de la démocratisation", à une date qui sera arrêtée par les évêques.

Les opposants se sont engagés à "alléger" les barrages routiers, une des principales demandes du gouvernement. Lundi, 51 barrages routiers étaient recensés.

La déclaration a été signée par trois représentants de chacune des deux parties, réunies en commission mixte à la demande des évêques. Ces derniers voulaient relancer le dialogue suspendu mercredi dernier.

Le gouvernement avait alors refusé de discuter de la proposition de l'opposition d'avancer l'élection présidentielle prévue pour 2021 pour précipiter le départ de Daniel Ortega. Héros de la révolution sandiniste qui a renversé la dictature en 1979, ce dernier avait ensuite gouverné le pays jusqu'en 1990 avant de revenir au pouvoir depuis 2007.

Dans leur communiqué commun, gouvernement et opposition ont appelé "à la fin de tout type de violence et à l'application des recommandations formulées par la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH)", qui a appelé à la fin de la répression et au respect du droit de manifester. Dans un rapport publié le 22 mai, la CIDH avait conclu à un usage excessif de la force publique pour réprimer les manifestations antigouvernementales.

Le communiqué appelle en outre à ne pas s'attaquer aux médias, condamnant à la fois l'incendie lundi du siège de la radio pro-gouvernementale Radio Ya et la répression contre des étudiants de l'Ecole d'ingénieurs de Managua. De violents affrontements entre ces étudiants et les forces anti-émeutes ont fait une vingtaine de blessés et trois journalistes au moins ont été agressés dont deux de l'agence espagnole EFE.

- 87 morts -

Le bilan des victimes depuis le début le 18 avril des manifestations anti-gouvernementales, sévèrement réprimées, est passé lundi à 87 morts et plus de 860 blessés.

L'attaque de Radio Ya par "un groupe de personnes cagoulées avec des armes à feu" a fait six blessés dont l'un est mort durant la nuit à l'hôpital, selon la police. Parallèlement, un jeune homme a été tué par balle dimanche dans l'attaque d'un quartier de Managua par des groupes paramilitaires, selon la formation d'opposition CxL (Parti des Citoyens pour la liberté).

Enfin, le cadavre d'un étudiant qui était porté disparu a été retrouvé samedi et identifié lundi par son père.

Les défenseurs des droits de l'homme dénoncent des exactions de groupes de civils armés agissant comme des paramilitaires.

Sur son blog, le sandiniste dissident Enrique Saenz suspecte que ces "escadrons de la mort" sont composés de policiers déguisés en civils en raison du type d'armes utilisées. "Si ce ne sont pas des policiers, ils comptent clairement sur la protection de la police et se déplacent librement en toute impunité", accuse-t-il.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG