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Le pouvoir accuse l'opposition de vouloir rompre l'ordre constitutionnel au Nicaragua


A demonstrator cries as she sings a song during a protest in Managua, Nicaragua, June 18, 2018.
A demonstrator cries as she sings a song during a protest in Managua, Nicaragua, June 18, 2018.

Le ministre nicaraguayen des Affaires étrangères a accusé mardi l'opposition de vouloir "rompre l'ordre constitutionnel", via un plan de "déstabilisation sociale" fomenté selon lui par des "intérêts obscurs".

Alors que la vague de contestation du pouvoir du président Daniel Ortega a déjà fait plus de 210 morts en deux mois, "il y a au Nicaragua une tentative de déstabilisation sociale de la part de groupes à l'intérieur du pays, appuyés de l'étranger, et desquels se sont rapprochées des bandes de délinquants et de narcotrafiquants" pour engendrer de la violence, a déclaré Denis Moncada.

Le chef de la diplomatie s'exprimait devant les membres du MESENI, un groupe spécial de suivi de la situation créé par la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH).

Le MESENI est chargé du suivi des recommandations de la CIDH visant à mettre fin au climat de violence inédit qui secoue le Nicaragua depuis le 18 avril. Les manifestants exigent le départ du président Daniel Ortega et de sa femme Rosario Murillo, vice-présidente, accusés de confisquer le pouvoir et brider les libertés.

Selon les propos de Denis Moncada, rapportés par le bulletin électronique d'information progouvernemental "Informe Pastran", l'opposition, durant ces deux mois de contestation, a défendu "une rupture de l'ordre constitutionnel en exigeant le départ" du président et la tenue d'élections anticipées dans le but d'aboutir "à un changement par des voies illégitimes".

Il a assuré cependant que le gouvernement était "disposé à écouter" les demandes de démocratisation émanant de l'opposition, "dans le cadre du respect de la Constitution et des lois".

L'Alliance civique pour la Justice et la Démocratie - une coalition de groupes d'opposition de la société civile - a estimé toutefois lundi que le gouvernement de Daniel Ortega n'avait fait preuve d'aucune "ouverture ni volonté politique" pour discuter de la démocratisation du pays, incluant la tenue d'élections anticipées réclamée par la Conférence épiscopale du Nicaragua (CEN), directement impliquée dans ces pourparlers.

Selon le ministre des Affaires étrangères, derrière la contestation antigouvernementale, "il y a d'autres intérêts obscurs", qu'il n'a pas détaillés.

Il a nié l'existence d'une "politique de répression d'Etat" au Nicaragua, accusant les manifestants d'avoir tué dix policiers et provoqué des dégâts matériels d'un montant de 7,6 millions de dollars à travers les heurts, incendies et saccages.

Le gouvernement nicaraguayen a nié toute responsabilité dans la violence causée par les groupes paramilitaires, accusés par l'opposition d'agir avec l'appui en sous-main des autorités.

Plusieurs ONG de défense des droits de l'homme au Nicaragua se sont inquiétées mardi du bilan en hausse de la violente vague de contestation, qui a déjà fait plus de 210 morts en deux mois.

Avec AFP

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