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Nicolas Sarkozy condamné à un an de prison pour financement illégal de campagne


L'ancien président français Nicolas Sarkozy quitte la salle d'audience à Paris, lundi 1er mars 2021.
L'ancien président français Nicolas Sarkozy quitte la salle d'audience à Paris, lundi 1er mars 2021.

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi Nicolas Sarkozy à un an de prison ferme pour financement illégal de sa campagne électorale de 2012, dans le cadre de l'affaire dite "Bygmalion", une décision contre laquelle l'ancien président de la République a décidé de faire appel.

La peine est supérieure aux réquisitions du parquet qui avait demandé un an de prison, dont six mois avec sursis. Elle sera néanmoins aménageable en détention à domicile sous surveillance électronique.

Nicolas Sarkozy, qui n'était pas présent lors du délibéré, avait nié en juin lors de son procès toute "intention de fraude" et réfuté avoir eu connaissance d'un montage de fausses factures aux fins de financer sa campagne présidentielle de 2012 pour quelque 42,8 millions d'euros, près du double du plafond autorisé par la loi.

Mais la présidente du tribunal, Caroline Viguier, a estimé que l'ancien président avait été averti du dépassement du plafond légal et avait continué en toute connaissance de cause à organiser des meetings électoraux.

"Le tribunal a déclaré que #Sarkozy "savait" que la limite légale était en jeu et a "volontairement" omis de superviser les dépenses supplémentaires. Les procureurs ont requis une peine de six mois de prison, ainsi qu'une peine de six mois avec sursis et une amende de 4 354 dollars", a twetté First Post.

L'avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, a déclaré à la sortie de l'audience que son client ferait appel de sa condamnation.

"Evidemment, j'aurais préféré que le tribunal prononce une relaxe (...) et c'est pourquoi je vais aller faire appel dans les minutes qui me restent", a-t-il déclaré auprès des journalistes.

"Il [Nicolas Sarkozy] est condamné au maximum de la peine, c'est dire que c'est avec confiance que je ne peux pas craindre de faire appel", a-t-il ajouté.DE

D'autres condamnations

Treize autres prévenus - anciens cadres de l'agence de communication Bygmalion et de l'UMP, experts-comptables - étaient poursuivis pour "faux", "usage de faux", "abus de confiance" ou "escroquerie", des délits passibles de trois à cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende.

Guillaume Lambert, qui fut le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, a été condamné pour escroquerie et complicité de financement illégal de campagne électorale à trois ans et six mois de prison dont deux ans avec sursis.

Pour les mêmes charges, Philippe Briand, ex-président de l'association de financement de la campagne, a écopé de deux ans de prison dont un an avec sursis.

Les deux hommes ont participé à toutes les réunions hebdomadaires qui ont permis de mettre en place à partir de mars 2012 le processus frauduleux et de le valider collectivement, a estimé la présidente du tribunal.

Jérôme Lavrilleux, ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de 2012, a pour sa part été reconnu coupable d'abus de confiance, de complicité d’escroquerie et de financement illégal de campagne électorale et condamné à trois ans de prison dont un an avec sursis. Il a aussi écopé d'une peine d'inégibilité de trois ans.

"Pour l'instant, mon état d'esprit est de ne pas faire appel. J'en ai marre", a-t-il réagi à la sortie de la salle d'audience, se félicitant toutefois que le tribunal ait reconnu qu'il n'y avait pas eu détournement d'argent.

De son côté, Franck Attal, responsable de la société d'Event & Cie chargée de l'organisation des meetings, a été condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis, et à une amende de 100.000 euros pour complicité de faux, d’usage de faux, d’escroquerie et de financement illégal de campagne électorale.

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