L'argent alloué par le Fonds central de réponses aux urgences du Système des Nations Unies (Cerf) doit assurer aux 41.000 réfugiés installés dans la région de Maradi (centre-sud nigérien) "une assistance d'urgence" en sécurité alimentaire, en nutrition, en eau, en hygiène et assainissement, en abris", précise l'ONU dans un communiqué.
Les réfugiés nigérians se sont installés depuis mai 2019 dans trois communes de Maradi (Guidan Roumji, Guidan Sori et Tibiri) "occasionnant d'importants besoins", y compris pour les populations locales, selon le communiqué.
Ces réfugiés sont issus des Etats de Sokoto, Katsina et Zamfara au Nigeria, qui sont des théâtres d'exactions de bandes armées, dont le groupe jihadiste Boko Haram.
Dès 2018, Niamey avait renforcé la surveillance de frontière avec le Nigeria pour faire face aux violences qui affectent également la région de Maradi.
Au Niger, des "bandits armés" procèdent à des enlèvements contre rançon, attaquent des commerçants et faisant des razzias de bétail qu'ils conduisent au Nigeria, d'après le ministère nigérien de l'Intérieur Mohamed Bazoum.
Entre 1er janvier et 31 août 2019, les autorités de Maradi ont répertorié 31 personnes tuées et 34 blessées dans 81 attaques de ces "bandits armés". 92 autres personnes ont été enlevées et 3.000 têtes de bétail emportées par les assaillants. Certaines personnes kidnappées ont été relâchées après le versement de rançons et d'autres libérées au cours d'opérations militaires, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire.
En décembre 2O18, dix militaires - cinq Nigériens et cinq Nigérians - avaient été tués lors d'une opération conjointe le long de cette frontière. "Onze bandits" avaient également été neutralisés dans l'opération, selon l'armée du Niger.
Le Niger, un des Etats les plus pauvres au monde, abrite 450.000 réfugiés (Nigérians, Maliens et Burkinabé) et déplacés internes, chassés par les violences jihadistes ou des bandes armées, a indiqué l'ONU qui s'inquiète du manque de fonds pour couvrir tous les besoins.