La Cour d'appel de Niamey rejeté lundi 11 janvier la demande de liberté provisoire de Hama Amadou. Cet opposant et candidat à la présidentielle du 21 février est écroué depuis deux mois pour son implication présumée dans une affaire de trafic de bébés.
Les avocats ont plaidé le 28 décembre devant la Chambre correctionnelle de la Cour d'Appel pour la mise en liberté provisoire de leur client, après que la Cour de cassation eut jugée "irrecevable" la demande.
"Le juge a déclaré recevable la demande en la forme, mais il l'a rejeté au fond", a déclaré à la presse Ibrahim Bana, un membre du Parti de Hama Amadou présent à l'audience, qui s'est déroulée en l'absence des avocats de l'opposant.
Les avocats du Niger ont en effet observé lundi une grève d'une journée pour dénoncer le refus des autorités de les laisser assister leurs clients détenus depuis des semaines en lien avec un coup d'Etat déjoué annoncé le 17 décembre.
La Cour constitutionnelle a validé samedi 15 candidatures dont celle de Hama Amadou à la présidentielle du 21 février dont la campagne électorale débute le 30 janvier.
La campagne continue
"Nous allons battre campagne pour Hama Amadou comme s'il était en liberté", a assuré Ibrahim Bana.
Hama Amadou a été arrêté le 14 novembre dès sa descente d'avion à Niamey à son retour au Niger après un an d'exil en France.
En août 2014, il avait quitté le pays après que les députés eurent autorisé son audition par la justice dans une affaire de trafic international présumé de bébés entre le Nigeria, où ils ont été conçus, le Bénin et le Niger.
Depuis son retour au Niger, Hama Amadou est écroué dans une prison à Filingué, au nord-est de la capitale. Une vingtaine de personnes dont Abdou Labo, un ex-ministre proche du régime et autre candidat à la présidentielle, ont été incarcérées durant des mois pour la même affaire avant de bénéficier de la liberté provisoire.
Opposant au président Mahamadou Issoufou, qui brigue un second mandat, Hama Amadou a toujours dénoncé un"dossier politique" visant à "l'écarter de la présidentielle", alors que le gouvernement parle d'un "dossier de droit commun".
Avec AFP