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Niger: l'ex-président du Parlement Amadou investi candidat à la présidentielle


Mahamadou Issoufou, président du Niger
Mahamadou Issoufou, président du Niger

L'ex-président du Parlement du Niger, Hama Amadou, exilé depuis un an en France, a été investi dimanche candidat à l'élection présidentielle de 2016 par son parti, le Mouvement démocratique nigérien (Moden).

"Nous décidons d'investir Hama Amadou, qui est le seul espoir pour le Niger, candidat à l'élection présidentielle de 2016", a indiqué dans un communiqué le Moden, dirigé par M. Amadou.

Il est le premier candidat officiellement déclaré au scrutin présidentiel, dont le premier tour couplé à des législatives est programmé le 21 février 2016.

Hama Amadou a été investi en son absence par un congrès extraordinaire du Moden à Zinder (sud), la deuxième ville du Niger, en présence de plusieurs milliers de ses partisans et des responsables de l'opposition.

Opposant au président Mahamadou Issoufou, il avait précipitamment quitté le pays fin août 2014 après l'autorisation par les députés de son audition par la justice dans une présumée affaire de trafic de bébés.

L'opposant dénonce un "dossier politique" visant à "l'écarter de la présidentielle", le gouvernement parle d'un "dossier de droit commun".

Une vingtaine de personnes, dont M. Amadou, sont poursuivies pour "supposition d'enfants", délit consistant à attribuer la maternité d'un enfant à une femme ne l'ayant pas mis au monde. Toutes sont accusées d'avoir participé à un trafic de bébés qui auraient été conçus au Nigeria, puis amenés au Niger.

L'ONU a demandé jeudi des élections "apaisées et crédibles" pour garantir la "stabilité" du Niger, au moment où la tension monte entre l'opposition et le régime à six mois du scrutin présidentiel.

Dans un contexte régional hostile (tueries des islamistes nigérians de Boko Haram au sud, menace des jihadistes libyens au nord et maliens à l'ouest), le climat politique est tendu depuis deux ans au Niger, où les opposants accusent le président Issoufou de provoquer des scissions au sein de leurs formations pour assurer sa réélection.

En août, l'opposition avait rejeté le calendrier fixé par la Commission électorale, dénonçant une absence de "consensus". Elle avait auparavant critiqué la Cour constitutionnelle, qui valide les candidatures et les résultats des élections, pour son "allégeance" au président.

Le Moden de Hama Amadou est la troisième formation politique du pays derrière le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, formation du président Issoufou) et le Mouvement national pour la société de développement (parti au pouvoir entre 1999 et 2010).

Avec AFP

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