Selon l'arrêt de la Cour lu par sa présidente Kadidjatou Abdoulaye Ly, l'opposant Hama Amadou a recueilli "332.292 voix soit 7,49%" et Mahamadou Issoufou en a obtenu 4.102.363, "soit 92,51%" des 4.434.655 suffrages "exprimés valables".
"La Cour constate que le candidat Mahamadou Issoufou a obtenu le plus grand nombre de voix, le déclare par conséquent élu président de la République pour un mandat de cinq ans à compter du 2 avril 2016", a déclaré Mme Ly.
Le taux de participation est de 59,80%, a noté la Cour, dont les arrêts ne sont susceptibles d'aucun recours.
"Le Président réélu Mahamadou Issoufou sera investi le 2 avril", a affirmé le service de presse de la présidence. Des personnalités africaines et occidentales sont attendues à la cérémonie au Palais des Sports de la capitale, où des travaux d'embellissement sont visibles depuis quelques jours.
La France sera représentée par André Vallini, le secrétaire d'Etat au Développement et à la Francophonie, a indiqué mercredi le Quai d'Orsay.
L'opposition a boycotté le scrutin qu'elle a qualifiée de "mascarade électorale" mais le camp présidentiel parle d'élections libres et transparentes. L'opposition a d'ailleurs affirmé qu'elle ne reconnaîtra pas M. Issoufou comme président à partir du 1er avril, date de la fin de son premier mandat.
Elle réclame "une période de transition" pour la tenue "de nouvelles élections transparentes et crédibles".
Le président réélu, âgé de 64 ans, a proposé à l'opposition d'entrer dans un gouvernement d'union nationale.
L'opposition s'est dite "ouverte à un dialogue pour ne pas mener le pays au chaos" mais pose comme "préalable" la libération des opposants emprisonnés et le règlement définitif de "la situation judiciaire de Hama Amadou", a déclaré mardi à l'AFP Amadou Boubacar Cissé, l'un des vice-présidents de la Coalition de l'opposition pour l'alternance (Copa 2016).
Hama Amadou, 66 ans, n'avait pu s'exprimer publiquement pendant la campagne électorale. Il est hospitalisé en France depuis le 16 mars après avoir été évacué de sa prison nigérienne où il se trouvait, depuis novembre, pour son implication dans un présumé trafic d'enfants.
Ancien Premier ministre, l'opposant a toujours affirmé que ces poursuites étaient un montage politique. Le pouvoir, lui, parle de "dossier de droit commun".
La Cour d'appel de Niamey a décidé mardi de remettre M. Amadou en liberté provisoire.
Avec AFP