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Niger: les combattants de Boko Haram "totalement en déperdition"


Le ministre de l’Intérieur nigérien Mohamed Bazoum s’adresse aux personnes déplacées dans un camp de réfugiés suite aux attaques de Boko Haram, Diffa le 18 juin 2016.
Le ministre de l’Intérieur nigérien Mohamed Bazoum s’adresse aux personnes déplacées dans un camp de réfugiés suite aux attaques de Boko Haram, Diffa le 18 juin 2016.

Les combattants du groupe islamiste nigérian Boko Haram, qui a mené depuis 2015 des attaques très meurtrières dans le sud-est du Niger, "sont totalement en déperdition", s'est réjoui mercredi Bazoum Mohamed, le ministre nigérien de l'Intérieur.

"Les agissements de ceux qui restent comme résidu de Boko Haram dans certaines zones de la région de Diffa (sud-est nigérien) indiquent clairement qu'ils sont totalement en déperdition", a indiqué à la presse Bazoum Mohamed en visite à Diffa, ville proche du nord-est du Nigeria, berceau de Boko Haram.

Le ministre a annoncé mardi qu'une trentaine de combattants de Boko Haram de Diffa avaient déposé les armes et s'étaient rendus. C'est la première fois que Niamey fait état de désertion de Nigériens des rangs de Boko Haram.

Bazoum Mohamed a justifié cette "reddition" notamment par le nouveau "rapport de force instauré entre Boko Haram et nos forces de défense et de sécurité" depuis juillet. "Nous sommes sûrs que nous aurons des ralliements très importants (...) et nous allons nous acheminer progressivement vers une situation de fin de conflit" dans cette zone, a-t-il souligné.

Le ministre a toutefois noté la présence "d'éléments de Boko Haram organisés qui s'entrainent dans le lit du lac Tchad, une zone marécageuse très enclavée située à cheval entre le Niger, le Tchad et le Nigeria".

"Nous sommes convaincus que lorsque la dynamique de ralliement va s'intensifier, cela aura un impact" sur ces éléments encore "hostiles".

"Nous avons déserté Boko Haram parce que nous avons constaté que ce que cette organisation pose comme actes n'est pas acceptable. A présent, nous souhaitons que le gouvernement nous accorde son pardon et qu'il nous aide afin que nous ne songions plus jamais à adhérer à ce type de groupe", a déclaré mardi soir sur la télévision publique, un des ex-combattants parmi la trentaine qui se sont rendus aux autorités de Diffa.

Parmi ces déserteurs, il y a vingt-six hommes et trois femmes. Une "quatrième femme de nationalité nigériane" s'est également rendue aux autorités de Diffa, a précisé à l'AFP une source sécuritaire basée à Diffa.

Ces jeunes pourront bénéficier au terme d'un processus "d'une amnistie" et, avant de regagner leur famille, ils bénéficieront d'un "programme de déradicalisation" et de projets "de réinsertion socio-économique", a assuré la source sécuritaire à Diffa.

- Ratissage -

En janvier 2015, un responsable municipal de Diffa, avait signalé des "départs de nombreux jeunes" qui étaient "de plus en plus attirés par les offres de Boko Haram qui leur propose jusqu'à 300.000 francs CFA par mois (environ 500 euros par mois)".

"Certains reviennent avec de l'argent pour subvenir aux besoins de leur famille et cela tente d'autres encore", s'était-il inquiété. Depuis plusieurs semaines, une accalmie est observée dans le sud-est nigérien, où les attaques de Boko Haram sont devenues rares.

Le Niger, le Tchad et le Nigeria ont lancé quasi simultanément en juillet des "opérations de ratissage" contre les fiefs de Boko Haram, selon l'armée du Niger.

En octobre, le gouvernement du Niger, a déclaré que ces "opérations avaient donné des résultats décisifs, notamment en libérant plusieurs localitésautrefois occupées par Boko Haram".

Ces opérations ont également permis de "désorganiser le flux logistique" des insurgés nigérians. La région de Diffa abrite plus de 300.000 réfugiés et déplacés, dont des milliers vivent aux dépens d'une population locale déjà très pauvre, selon l'ONU qui demande à la communauté internationale d'accroître son soutienfinancier.

Le Niger doit aussi faire face à la menace de groupes jihadistes venus du Mali. Vingt-deux soldats ont été tués début octobre lors d'une attaque jihadiste contre un camp de réfugiés maliens à Tazalit, à 300 km au nord-est de Niamey.

Avec AFP

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