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Marchés fermés et restriction de circulation contre des infiltrations terroristes au Niger


Devant la cour de Justice, à Niamey, Niger, le 13 mars 2017. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)
Devant la cour de Justice, à Niamey, Niger, le 13 mars 2017. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)

Une dizaine de marchés ruraux ont été fermés et la circulation de voitures et motos a été interdite dans plusieurs zones de l'ouest du Niger en raison d'infiltrations terroristes venant du Mali voisin, ont indiqué jeudi les autorités locales et l'ONU.

Ces mesures sont entrées en vigueur dans plusieurs zones des régions de Tillabéri et de Tahoua.

"Nous avons fermé des marchés et interdit la circulation en voiture et à moto pour faire face aux infiltrations meurtrières des terroristes qui prennent de l'ampleur", a affirmé à l'AFP un responsable municipale de Tillabéri, une région proche du Mali.

Dans cette zone enclavée, les motos sont devenues "les principaux moyens de déplacement" des assaillants qui se "ravitaillent en vivres et carburant" sur les marchés locaux, où sont également "tapis leurs informateurs", a expliqué ce responsable.

Moussa Aksar, du journal nigérien « l'événement », joint par Jacques Aristide
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"Le gouvernement n’a pas tenu compte de certains effets, notamment concernant la fermeture des marchés et des boutiques et ce que cela peut engendrer sur le vécu des populations. Le Niger traverse en ce moment une crise alimentaire dans beaucoup de régions. Il faut les aider, il faut leur apporter du soutien. Ces mesures ne vont pas affaiblir ces groupes armés qui sont très mouvants et qui se fondent dans les populations", a expliqué à VOA Afrique Moussa Aksar, directeur de publication du journal nigérien « l'événement », depuis Niamey.

Ces mesures entrent dans le cadre de l'état d'urgence reconduit à la mi-mars pour trois mois face à la persistance des attaques dans plusieurs départements de Tillabéri et Tahoua, limitrophes du Mali, a-t-il souligné.

L'ONU dit avoir répertorié "34 attaques" perpétrées depuis février 2016 par des groupes armés dans les régions de Tillabéri et Tahoua.

L'état d'urgence accorde des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité, dont celui d'ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit et des fouilles, y compris dans les camps des réfugiés maliens établis dans les zones concernées.

"Seize marchés" ruraux ont été fermés, a précisé jeudi le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) à Niamey sur son site internet.

La circulation des voitures et motos est interdite dans des contrées de Tahoua de "20H00 locales (19H00 GMT) à 6H30" (5H30 GMT) et "de manière permanente" dans plusieurs autres de Tillabéri, indique l'agence onusienne.

"De telles mesures ont déjà contribué à affaiblir Boko Haram en le coupant de ses sources de ravitaillement", a commenté une source sécuritaire. Le groupe jihadiste nigérian Boko Haram est actif dans le sud-est du Niger, frontalier du Nigeria.

Les régions de Tillabéri et Tahoua sont devenues très instables en raison de nombreuses attaques meurtrières visant régulièrement des positions de l'armée et des camps de réfugiés, attribuées à des groupes jihadistes maliens liés notamment au Mujao.

Le Mujao est l'une des formations jihadistes qui avait pris le contrôle du nord du Mali quelques mois en 2012, et qui sont visées depuis plusieurs années par l'armée française au Sahel.

Avec AFP

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