"Ce jour vers 11 heures (10H00 GMT), des combattants BH (Boko Haram) ont discrètement traversé à pied le pont de Doutchi (sur la frontière), pour s’approcher à une centaine de mètres du poste militaire nigérien à côté du pont. Leur intention était d’attaquer les militaires par surprise", a déclaré une source au ministère nigérien de la Défense.
"Ils ont ouvert le feu sur les militaires qui ont à leur tour riposté à l'aide d'engins blindés. La puissance de feu a permis de repousser l’ennemi", explique la source, qui assure "qu'il n'y a pas eu de victime du côté ami".
Le 3 mai, d'importants combats ont opposé l'armée nigérienne et des combattants jihadistes près du pont de Doutchi, qui relie le Niger au Nigeria, au sud de Diffa. Deux soldats nigériens ont été tués et trois blessés, selon un bilan du ministère de la Défense du Niger.
Dans une vidéo de propagande (présumée de l'attaque du 3 mai) diffusée par le groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), issu d'une scission de Boko Haram et affilié à l'Etat islamique, on voit de nombreux insurgés s'emparer au milieu de tirs nourris d'armes automatiques d'un camp de l'armée nigérienne, mettant la main sur des véhicules et des stocks d'armements.
Dans leur communication, les autorités font rarement la différence entre Iswap et Boko Haram.
Le ministère de la Défense a affirmé que 50 jihadistes ont été tués dans une autre opération le 3 mai au niveau d'une localité nigériane située à 45 km au sud de Toumour (Niger) grâce à "une action" des forces nigériennes et nigérianes, appuyées par les partenaires (France et/ou USA).
Fin avril, le ministre nigérien de la Défense Issoufou Katambé avait déclaré à l'AFP que des opérations militaires étaient toujours en cours dans la zone du lac Tchad.
La région de Diffa abrite selon l'ONU 120.000 réfugiés nigérians et des milliers de déplacés.
Le conflit avec les jihadistes de Boko Haram et de l'Iswap a fait plus de 36.000 morts depuis 2009 dans le nord-est du Nigeria et près de 2 millions de personnes ont dû fuir leurs foyers.
Le Niger doit aussi faire face, dans l'Ouest sur ses frontières avec le Mali et le Burkina, aux attaques fréquentes des groupes jihadistes sahéliens.