"Nous avons eu beaucoup d'offres de réinstallation" de réfugiés par "beaucoup de pays européens", mais "ce qui m'inquiète, c'est la mise en oeuvre des départs qui est trop lente", a déploré Filippo Grandi lors d'une conférence de presse à Niamey, à l'occasion de la journée mondiale du réfugié.
M. Grandi est arrivé au Niger mardi en provenance de Libye, d'où il a ramené des groupes de réfugiés bloqués dans ce pays.
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"J'attends des pays de réinstallation (d'Europe) que les procédures soient plus rapides, plus efficaces, plus fréquentes", a-t-il exhorté.
Il a salué l'accord entre le HCR et le Niger pour qu'il serve de pays de "transit" aux personnes réfugiées "vulnérables" et vivant surtout dans des camps de "détention" libyens.
Mais "il faut que ces gens partent du Niger" afin qu'ils n'y "restent pas trop longtemps", a-t-il expliqué. Or, "en six mois" seules "200 personnes" sont parties du Niger, alors que "1.200" autres viennent à peine d'arriver de Libye, a-t-il illustré.
Les Européens invoquent "la nécessité de renforcer la vigilance le long des côtes libyennes" et "c'est leur droit", mais dans ce cas, "inévitablement, des gens se trouveront dans des situations très difficiles en Libye", a-t-il prévenu.
La Libye est un pays de destination et de transit vers les côtes européennes pour des milliers de migrants africains, profitant de l'instabilité politique de ce pays.
Les dirigeants de dix pays européens vont se réunir dimanche à Bruxelles pour plancher sur des "solutions européennes" au défi migratoire, dont un durcissement des obligations imposées aux demandeurs d'asile pour apaiser les tensions entre Etats membres.
Jeudi, Filippo Grandi visitera des centres d'accueil de réfugiés à Agadez, dans le nord du Niger, grande zone de transit des migrants à destination de la Libye et l'Europe.
Avec AFP