Une trentaine de combattants de Boko Haram de la région de Diffa (sud-est du Niger) ont déposé les armes et se sont rendus aux autorités nigériennes, a annoncé mardi Bazoum Mohamed, le ministre nigérien de l'Intérieur.
"Trente-et-un jeunes de Diffa enrôlés il y a quelques années dans les effectifs de Boko Haram ont fait reddition", a déclaré sur les réseaux sociaux, Bazoum Mohamed, en visite à Diffa, ville proche du nord-est du Nigeria, bastion de Boko Haram.
C'est la première fois que les autorités nigériennes font état de désertion de ressortissants nigériens des rangs de Boko Haram, qui mène des attaques meurtrières depuis février 2015 contre le Niger.
"Ils se sont rendus un à un et sont actuellement retenus dans un centre sécurisé", a précisé à l'AFP une source sécuritaire basée à Diffa. Parmi eux, on compte vingt-six hommes et trois femmes.
Une "quatrième femme de nationalité nigériane" s'est également rendue aux autorités de Diffa, a-t-elle ajouté.
Ces jeunes pourront bénéficier "d'une amnistie" et, avant de regagner leur famille, ils bénéficieront d'un "programme de déradicalisation" et de projets "de réinsertion socio-économique", a assuré la même source.
En janvier 2015, un responsable municipal de Diffa, avait signalé des "départs de nombreux jeunes" qui étaient "de plus en plus attirés par les offres de Boko Haram qui leur propose jusqu'à 300.000 francs CFA par mois (environ 500 euros par mois)".
"Certains reviennent avec de l'argent pour subvenir aux besoins de leur famille et cela tente d'autres encore", s'était-il inquiété. Depuis plusieurs semaines, une accalmie est observée dans le sud-est nigérien, où les attaques de Boko Haram sont devenues rares.
Le Niger, le Tchad et le Nigeria ont lancé quasi simultanément en juillet des "opérations de ratissage" contre les fiefs de Boko Haram, selon l'armée du Niger.
En octobre, le gouvernement du Niger, a déclaré que ces "opérations avaient donné des résultats décisifs, notamment en libérant plusieurs localités autrefois occupées par Boko Haram".
Ces opérations ont également permis de "désorganiser le flux logistique" des insurgés nigérians.
La région de Diffa abrite plus de 300.000 réfugiés et déplacés, dont des milliers vivent aux dépens d'une population locale déjà très pauvre, selon l'ONU qui demande à la communauté internationale d'accroître son soutien financier.
Le Niger doit aussi faire face à la menace de groupes jihadistes venus du Mali. Vingt-deux soldats ont été tués début octobre lors d'une attaque jihadiste contre un camp de réfugiés maliens à Tazalit, à 300 km au nord-est de Niamey.
Avec AFP