L'ancien ministre nigérian de l'Intérieur a été accusé de fraude et blanchiment d'argent lundi par l'agence anti-corruption du Nigeria dans le cadre de l'enquête sur le concours de recrutement qui avait engendré des bousculades mortelles en 2014 et où plusieurs millions de dollars avaient disparu.
Abba Moro, ministre de l'ancien président Goodluck Jonathan, a été arrêté la semaine dernière par la Commission sur les crimes économiques et financiers (EFCC) dans le cadre de l'enquête sur un concours de recrutement de la fonction publique qui avait mal tourné en 2014.
Au moins vingt personnes avaient été tuées et des dizaines blessées, en 2014, au cours d'importantes bousculades lors d'une opération de recrutement des services d'immigration menée simultanément dans des stades de tout le pays.
Des dizaines de milliers de personnes s'y étaient présentées et les autorités avaient été critiquées pour leur manque d'organisation et leur incapacité à maîtriser la foule.
L'opération de recrutement avait finalement été annulée, et les jeunes chômeurs n'avaient jamais pu récupérer leurs frais d'inscription - plusieurs millions de dollars au total.
Lundi, onze chefs d'accusation, dont la fraude et le blanchiment d'argent, ont été retenus contre M. Moro et deux autres hauts fonctionnaires de son ministère par la Haute Cour fédérale à Abuja.
L'EFCC les accuse d'avoir escroqué les chômeurs à hauteur de 676,7 millions de nairas (3,4 millions de dollars). Ils ont tous plaidé non coupables.
Le juge Anuli Chikere a ordonné le maintien en détention provisoire de M. Moro et d'un des fonctionnaires jusqu'à mercredi, date d'examen de leur demande de libération sous caution.
M. Moro, 59 ans, était ministre de l'Intérieur dans le dernier gouvernement du président Goodluck Jonathan. Depuis l'arrivée au pouvoir, l'année dernière, de Muhammadu Buhari, qui a promis de lutter activement contre la corruption, endémique dans la première puissance économique d'Afrique, un grand nombre de responsables de l'ancienne administration ont été interpellés par l'EFCC.
AFP