Cinq militants indépendantistes biafrais ont été tués par les forces de l'ordre dans le sud du Nigeria alors qu'ils célébraient l'annonce de la libération du leader de leur mouvement, a annoncé vendredi 18 décembre un porte-parole du mouvement.
La justice nigériane a ordonné jeudi la libération de Nnamdi Kanu, directeur de Radio Biafra et un des fondateurs du groupe interdit Peuple indigène du Biafra (IPOB). Ce groupe réclame l'indépendance de cette région déshéritée du sud-est du Nigeria, théâtre d'une guerre civile meurtrière il y a un demi-siècle.
"Les forces de l'ordre ont abattu cinq de nos membres hier (jeudi) à Onitsha alors que nous fêtions la nouvelle de sa libération ordonnée par la Haute cour fédérale d'Abuja", a déclaré à l'AFP Ikechukwu Ugwoha, un porte-parole de l'IPOB.
Huit autres militants ont été blessés par balles et transportés à l'hôpital, où des policiers sont allés les arrêter, selon le porte-parole.
Lutte pour l'indépendance
L'arrestation de Nnamdi Kanu en octobre avait provoqué une vague de protestations au Biafra où le peuple igbo est majoritaire, ainsi que dans d'autres régions du Nigeria, notamment à Lagos.
La lutte pour l'indépendance va se poursuivre, a annoncé Ikechukwu Ugwoha.
"La lutte va au-delà de la libération de notre leader. Nous allons poursuivre nos actions pour un Etat du Biafra parce qu'il s'agit de notre vie. Nous ne pouvons pas continuer à faire partie du Nigeria alors que nous sommes traités comme des citoyens de seconde classe", a-t-il déclaré.
Un tribunal d'Abuja a prononcé mercredi un non-lieu en faveur de Nnamdi Kanu, levant les accusations de "conspiration" et d'"appartenance à une organisation illégale".
Jeudi la Haute cour a constaté que la seconde enquête menée par les services secrets pour "terrorisme" et "financement d'organisation terroriste" n'avait débouché sur aucune charge et ordonné la libération du militant, qui n'était pas encore effective vendredi.
La sécession du Biafra, sept ans après l'indépendance du Nigeria, avait débouché sur un conflit féroce de trois ans (1967-70) et la mort d'environ un million de personnes, beaucoup ayant succombé à la maladie et à la famine.
Avec AFP