Ces élèves avaient été kidnappées le 3 avril, a rappelé Samuel Aruwan, commissaire à la Sécurité intérieure de l'État de Kaduna, une région où les rapts pour rançon sont fréquents et ont repris après une accalmie pendant les élections en février et mars. Elles sont au nombre de huit et non dix comme évoqué à l'époque, a-t-il précisé.
Avant les élections générales de fin février, le gouvernement avait mis en circulation de nouveaux billets de banque en disant vouloir ainsi réduire l'économie informelle, la corruption ou le paiement de rançons aux ravisseurs. Mais fin mars, il a remis en circulation d'anciennes coupures après des menaces de grève d'un important syndicat qui dénonçait les pénuries de billets.
"Les huit élèves de l'école publique secondaire enlevées... se sont échappées du repaire des terroristes" situé dans une "forêt dense" et ont marché plusieurs jours avant de pouvoir être secourues, a déclaré M. Aruwan dans un communiqué. Elles ont été examinées par des médecins avant d'être réunies avec leurs familles, a-t-il ajouté, précisant que l'armée passait la forêt au peigne fin pour retrouver les ravisseurs.
Toujours dans l'État de Kaduna, 33 personnes ont été tuées le week-end dernier lorsque des hommes armés ont attaqué un village du district de Zangon Kataf, ouvrant le feu sur des habitants qui fuyaient et incendiant des maisons, a indiqué un responsable du gouvernement local.
Kaduna est l'un des nombreux États du nord-ouest et du centre du Nigeria terrorisés par des gangs armés – appelés localement "bandits" – qui attaquent les villages, tuent les habitants et kidnappent pour obtenir des rançons. Des centaines d'élèves ont ainsi été enlevés ces dernières années dans ces régions.
Les otages, également de simples voyageurs enlevés sur les routes, sont généralement libérés après le versement d'une rançon par leurs proches. Mais ceux dont la rançon n'est pas payée sont tués et leurs corps jetés dans une vaste forêt utilisée comme repaire par les bandits, à cheval sur les États de Kaduna, Katsina, Zamfara et Niger.
Les autorités et les analystes s'inquiètent des alliances croissantes entre les bandits, seulement motivés par l'appât du gain, et les jihadistes qui mènent depuis 14 ans une insurrection armée dans le nord-est du pays. L'année dernière, le puissant gouverneur de l'État de Kaduna, Nasir El-Rufai, a déclaré que les groupes jihadistes Ansaru et Boko Haram établissaient des camps dans le district de Birnin Gwari, dans son État, à plusieurs centaines de kilomètres de leur bastion traditionnel du nord-est.
L'insécurité largement répandue au Nigeria est l'un des principaux défis du président Bola Tinubu, candidat du parti APC au pouvoir élu en février lors d'un scrutin marqué par des problèmes techniques et dénoncé par l'opposition comme truqué.