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Nigeria: le leader de l'opposition de nouveau candidat à la présidentielle


"Actuellement, le Nigeria est un navire qui coule, il doit être sauvé de toute urgence", a déclaré Atiku Abubakar.
"Actuellement, le Nigeria est un navire qui coule, il doit être sauvé de toute urgence", a déclaré Atiku Abubakar.

Le leader de l'opposition au Nigeria et ancien vice-président, Atiku Abubakar, a annoncé mercredi être candidat à l'élection présidentielle de 2023 pour succéder au président Muhammadu Buhari.

A 75 ans, ce sulfureux et richissime homme d'affaires souhaite se présenter à une sixième élection présidentielle dans le pays le plus peuplé d'Afrique en l'espace de trois décennies. Il est considéré par les organisations de la société civile comme l'un des hommes politiques nigérians les plus corrompus.

"Actuellement, le Nigeria est un navire qui coule, il doit être sauvé de toute urgence. C'est pourquoi je suis heureux d'annoncer ma candidature à la présidence de la République fédérale du Nigeria", a déclaré M. Abubakar lors d'une conférence de presse à Abuja, la capitale.

M. Abubakar a affirmé vouloir faire de la sécurité, l'économie et l'éducation ses priorités, tout en insistant sur la décentralisation dans cette république fédérale.

A la tête du Parti démocratique populaire (PDP), principal parti d'opposition, "Atiku", comme l'appellent les Nigérians, s'était incliné en 2019 face au président sortant Buhari.

A moins d'un an du scrutin prévu en février 2023, aucun favori n'a pour l'instant émergé malgré l'annonce de candidature d'hommes politiques célèbres, à l'image de Bola Tinubu, ancien gouverneur de Lagos et chef du parti au pouvoir, le Congrès des progressistes (APC).

La sécurité sera un enjeu majeur de l'élection car le pays est en proie à une insécurité généralisée. L'armée nigériane est déployée sur de multiples fronts, notamment dans le nord-est, théâtre d'une insurrection jihadiste depuis plus de 10 ans et dans le nord-ouest où des bandes criminelles pillent, kidnappent et tuent les habitants.

Le coût élevé de la vie, une énième série de coupures de courant générales et la flambée des prix des carburants pèseront également car les Nigérians ne tirent pas parti des ressources pétrolières de leur pays, premier producteur d'or noir d'Afrique.

Pour tenter de concilier ce pays extrêmement divisé entre un Nord musulman et un Sud chrétien, et où vivent près de 250 ethnies, une règle tacite prévoit une rotation de la présidence tous les deux mandats entre les candidats du Nord et du Sud.

Mais M. Abubakar, ancien chef des douanes et vice-président (1999-2007), est originaire du Nord, tout comme le président Buhari, qui après deux mandats, a annoncé ne pas se représenter.

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