Nnamdi Kanu, dont l'arrestation en octobre dernier a provoqué une vague de protestations, est déjà inculpé de "conspiration" et appartenance à une organisation illégale.
Il est le directeur de Radio Biafra, tenue pour "séditieuse" par les autorités nigérianes, et un des fondateurs du groupe interdit Peuples indigènes du Biafra (IPOB).
Selon l'avocat de M. Kanu, Me Vincent Egechukwu, une enquête pour "terrorisme" serait en cours devant la Haute Cour fédérale, qui, selon lui, aurait secrètement demandé le 10 novembre aux services secrets nigérians, le Département de Services d'Etat (DSS), de maintenir le militant en garde à vue.
Le DSS peut ainsi le maintenir "en garde à vue pour une période de 90 jours en attendant la conclusion d'une enquête en cours pour terrorisme et financement de terrorisme", a précisé l'avocat de M. Kanu.
M. Kanu a comparu lundi devant un tribunal d'instance de la capitale, mais les procédures ont été ajournées jusqu'au 1er décembre, après une demande du parquet pour que l'affaire soit jugée par une juridiction supérieure.
Une audience a déjà eu lieu la semaine dernière, au cours de laquelle le DSS n'a pas présenté Nnamdi Kanu devant le tribunal.
M. Kanu a nié les allégations initiales. La mise en liberté sous caution lui avait été accordée, mais les services secrets ont refusé de le libérer, les conditions de sa libération n'ayant selon eux pas été respectées.
M. Kanu, qui est devenu la nouvelle figure de proue des indépendantistes biafrais, a comparu lundi entouré de dizaines d'agents de sécurité armés.
Vêtu d'une chemise bleu clair aux manches retroussées, il a souri et salué les sympathisants qui attendaient devant le tribunal, avant d'être emmené dans un véhicule de sécurité.
Depuis l'arrestation de M. Kanu en octobre, une nouvelle vague de manifestations déferle sur le Nigeria pour revendiquer la libération du militant et la création d'un Etat indépendant au Biafra, région déshéritée du sud-est du pays.
La sécession, sept ans après l'indépendance du Nigeria, avait débouché sur un conflit féroce de trois ans (1967-70) et la mort d'environ un million de personnes, beaucoup ayant succombé à la maladie et à la famine.
Avec AFP