"Au plus fort (des attaques, ndlr) l'année dernière, nous produisions 1,2 millions de barils, c'est à dire que nous perdions un million de barils (de pétrole) par jour", a annoncé le secrétaire d'Etat pour le pétrole, Emmanuel Ibe Kachikwu, dans une vidéo postée mardi sur Facebook.
"A cette période, nous perdions entre 50 et 100 milliards de dollars (entre 47 et 94 milliards d'euros) à cause de ces perturbations", a-t-il ajouté.
Affaibli par cette recrudescence d'attaques et par la chute des cours du baril, le géant ouest-africain, qui tire 70% de ses recettes du pétrole, est entré en récession en août 2016.
"Les pipelines explosaient partout, les raffineries ne pouvaient pas travailler normalement, nous ne pouvions pas remplir nos obligations contractuelles internationales. Notre économie en a souffert", a expliqué M. Kachikwu.
"En plus de cela, les prix du pétrole ont dégringolé de 60% depuis un an et demi", a-t-il souligné.
Le secrétaire d'Etat a annoncé un plan en 20 points pour tenter de mettre fin aux violences, prévoyant des investissements dans les infrastructures et dans le domaine social dans la région pétrolifère du Delta du Niger, où la majorité de la population reste très pauvre malgré des années d'exploitation.
Les revendications des groupes rebelles sont multiples, allant d'un meilleur partage des revenus tirés de l'or noir, à une autonomie politique régionale ou la dépollution des sites.
Lors d'une visite mi-janvier dans le sud, le vice-président nigérian avait admis que la population locale n'avait pas profité d'années d'exploitation pétrolière dans la région.
Le secrétaire d'Etat pour le pétrole a de son côté estimé mardi que les communautés locales devaient être impliquées dans les efforts pour ramener la paix.
Les dégâts dans cette région symbolisent pour beaucoup la tragédie que représente le pétrole pour le Nigeria, qui en est pourtant l'un des premiers producteurs africains.
Des décennies de production ont enrichi d'importants responsables gouvernementaux et généré des profits énormes pour des grandes compagnies étrangères notamment, mais causé une pollution si vaste qu'elle empêche des habitants de cette région de cultiver ou pêcher.
Le nombre d'attaques a baissé ces derniers mois grâce notamment à des efforts de pacification du gouvernement, mais le pays peine toujours à atteindre un meilleur rendement car l'un des principaux terminaux d'exportation reste fermé, selon l'agence Bloomberg.
Avec AFP