Government Ekpemupolo, surnommé "Tompolo", est accusé de vol, détournement et blanchiment d'argent à hauteur de 235 millions de dollars. Il a toujours refusé de se présenter devant la Haute Cour fédérale de Lagos, qui a ordonné son arrestation en janvier.
Ce dossier fait partie de la vague d'affaires en cours à la Commission sur les crimes économiques et financiers (EFCC), l'agence chargée de lutter contre la corruption, une des grandes promesses de campagne de l'actuel président Muhammadu Buhari, dans la première puissance économique d'Afrique.
"Une équipe conjointe de la police nigériane et de l'armée est en train de passer les criques (du delta du Niger) et l'ensemble de la nation au peigne fin, dans le but d'arrêter le premier accusé, mais il continue à se cacher", a déclaré le procureur Festus Keyamo.
Pour obliger "Tompolo" à se rendre, le juge a ordonné à l'EFCC de saisir les biens de l'accusé, notamment une villa, un bateau, un chantier naval et une école de plongée dans le delta du Niger.
Le juge Ibrahim Buba a ajourné le procès jusqu'au 22 mars. A cette date, il décidera si les autres accusés, dont l'ancien patron de l'Agence nigériane d'administration maritime et de sécurité (NIMASA), doivent être jugés séparément, en l'absence de "Tompolo".
Agé de 47 ans, Government Ekpemupolo est un des dirigeants les plus connus du Mouvement pour l'émancipation du Delta du Niger (MEND), la région du sud du Nigeria d'où provient la majorité du pétrole du premier producteur d'Afrique.
Le MEND a mené de nombreuses attaques contre des installations pétrolières et des enlèvements de travailleurs du secteur, dans les années 2000, avant que le gouvernement ne mette fin aux violences par le biais d'une amnistie en 2009.
Quelque 30.000 rebelles ont bénéficié du programme, déposant leurs armes contre des revenus destinés à la formation et la reconversion.
"Tompolo" a eu droit après l'amnistie à des contrats très lucratifs avec la NIMASA, prévoyant qu'il rende "certains services", selon M. Keyamo.
Des partisans de l'ex-rebelle sont soupçonnés d'avoir saboté des oléoducs en guise de protestation en janvier, ce qui fait craindre de nouveaux troubles dans cette région instable si M. Ekpemupolo était arrêté.
Avec AFP