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Nigeria : pas de liberté conditionnelle pour le leader indépendantiste biafrais Nnamdi Kanu


Une manifestation en soutien au leader pro-Biafra Nnamdi Kanu, le 1er décembre 2015 à Abuja. (REUTERS/Afolabi Sotunde - RTX1WMPV)
Une manifestation en soutien au leader pro-Biafra Nnamdi Kanu, le 1er décembre 2015 à Abuja. (REUTERS/Afolabi Sotunde - RTX1WMPV)

Un tribunal nigérian a refusé vendredi d'accorder la liberté conditionnelle au militant indépendantiste biafrais Nnamdi Kanu et deux autres prévenus accusés de "trahison", décidant qu'ils devaient rester en détention jusqu'à leur procès.

M. Kanu, dont l'arrestation en octobre avait provoqué une vague de protestations dans le sud-est du Nigeria, a plaidé non coupable, la semaine dernière, des accusations de trahison pour lesquelles il encourt une peine de prison à vie.

"Les trois prévenus ne sont pas autorisés à être libérés sous caution", a déclaré le juge John Tsoho de la Haute Cour fédérale à Abuja, ordonnant le maintien en détention des trois hommes.

Le juge a dit craindre que M. Kanu, qui a la double nationalité nigériane et britannique, ne se présente pas devant le tribunal s'il était libéré sous caution.

Le procès a été ajourné au 9 février.

Le parquet affirme que Nnamdi Kanu, parmi d'autres, a appelé depuis la Grande-Bretagne à la sécession de certains Etats du Sud du Nigeria et à la création d'une "République du Biafra" indépendante.

Cet appel aurait été lancé entre 2014 et 2015 sur Radio Biafra, dont Nnamdi Kanu est le directeur, et "avec l'intention de faire la guerre contre le Nigeria", selon l'acte d'accusation.

Il a également été accusé de gestion d'une société illégale, de possession illégale d'armes à feu et d'avoir dissimulé l'importation d'un émetteur radio.

Nnamdi Kanu a été arrêté par les services secrets nigérians en octobre alors qu'il rentrait de Londres, où est basée Radio Biafra.

Il dirige également le groupe interdit Peuple indigène du Biafra (IPOB), qui réclame l'indépendance du Biafra, région déshéritée du sud-est du Nigeria où le peuple igbo est majoritaire et théâtre d'une guerre civile meurtrière il y a un demi-siècle.

La sécession du Biafra, sept ans après l'indépendance du Nigeria, avait débouché sur un conflit féroce de trois ans (1967-70) et la mort d'environ un million de personnes, beaucoup ayant succombé à la maladie et à la famine.

Les partisans de M. Kanu ont organisé une série de manifestations à travers le pays ces derniers mois pour demander sa libération et la création d'un Etat indépendant pour le groupe Peuple indigène du Biafra.

Avec AFP

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