En septembre 2014, 12 soldats avaient été condamnés à mort pour mutinerie après qu'un commandant eut été visé par des tirs à Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno (nord-est). Trois mois plus tard, en décembre, 54 autres militaires avaient écopé du même verdict, pour avoir refusé de participer à une opération contre les rebelles dans le nord-est du pays, tandis que cinq avaient été acquittés.
Ces condamnations avaient ensuite été confirmées par le plus haut commandement de l'armée, en janvier et mars 2015.
"Les peines capitales par un peloton d'exécution prononcées contre 66 soldats en janvier et mars 2015 par plusieurs cours martiales ont été commuées en des peines de 10 ans d'emprisonnement" a indiqué le colonel Sani Usman, porte-parole de l'armée, dans un communiqué.
Il a rappelé que 71 soldats avaient été poursuivis pour conspiration et pour tentative de mutinerie. "Ils avaient été jugés, relaxés de certaines accusations, mais jugés coupables et condamnés pour d'autres chefs dont la mutinerie", a détaillé le colonel Usman.
En mai, l'armée nigériane avait annoncé juger 579 officiers et soldats au cours de deux procès distincts pour indiscipline.
Les soldats en première ligne se plaignent régulièrement du manque d'équipement dont ils disposent pour faire face à Boko Haram. Les islamistes, qui mènent une insurrection depuis 2009 pour établir un califat dans le nord du Nigeria, possèdent des chars, des lance-roquettes et d'autres armements lourds, alors que les troupes nigérianes manqueraient même de munitions pour leurs fusils AK-47.
Par ailleurs, l'ancien conseiller à la sécurité nationale Sambo Dasuki a été inculpé mardi dans le cadre d'un scandale de ventes d'armes: il aurait accepté pour deux milliards de dollars de contrats fictifs d'armement. Une partie de cet argent aurait été détournée pour financer la campagne du président sortant Goodluck Jonathan début 2015.
Le nouveau président Muhammadu Buhari a donné à l'armée jusqu'à fin décembre pour venir à bout de l'insurrection islamiste, qui a fait au moins 17.000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés depuis 2009, avant de préciser que cette date n'était qu'"indicative" et concernait les principales opérations de Boko Haram.
Selon les analystes en sécurité, l'armée a obtenu de réels succès contre les rebelles depuis le début de l'année, parvenant à reconquérir une grande partie des territoires du nord-est du pays. Mais les islamistes ont multiplié les attentats-suicides et les attaques de village dans le nord du Nigeria et dans les pays frontaliers, Niger, Tchad et Cameroun.
Avec AFP