Agée de 60 ans, Remi Sonaiya, se veut la porte-parole de tous ceux qui souffrent au Nigéria.
"Le Nigéria a eu beaucoup de moyens qui, utilisés à bon escient, auraient pu nous amener beaucoup plus haut que nous sommes… pourtant la plupart nos jeunes sont encore réduits à rêver à s’expatrier en Europe, à Doubaï ou à l’un de ces pays développés, " affirme-elle. La corruption qui gangrène le pays, est, pour elle, le mal qu’il faut combattre à tout prix.
"Qui de Goodluck Jonathan et Muhammadu Buhari peut réellement apporter un changement, ils ont déjà démontré ce dont ils sont capables… Les Nigérians doivent prendre leur courage en mains pour voter pour le changement", affirme-t-elle.
Elle est d’avis que pour mettre fin au groupe Boko Haram, plus de moyens à l’armée nigériane et un renfort de la force régionale son nécessaires. Car elles font déjà des preuves, souligne-t-elle.
La candidate se veut elle-même un modèle de courage. Car elle a su braver des barrières pour se hisser à l’échelle politique jusqu’à représenter son parti à la présidentielle.
Mme Sonaiya a, en effet, battu ses concurrents aux primaires du Kowa, son parti qu'elle n'a pourtant rejoint qu'en 2010, occupant le poste de chargée des relations publiques.
Cette victoire est tout un symbole pour elle dans un pays où certaines traditions font encore croire à la femme qu’elle n’est pas faite pour se lancer dans la politique, "domaine réservé aux hommes".
Cultivée et informée, elle était la première à démentir l’enlèvement de 500 femmes et enfants par le groupe Boko Haram mais a affirmé être encore très affectée par les 300 lycéennes enlevées depuis un an dans le village de Chibok et dont aucune nouvelle n’a plus été donnée depuis.
Face à 13 autres adversaires dont le président sortant Goodluck Jonathan et Muhammadu Buhari, un ancien candidat à la présidentielle, Mme Sonaiya soutient que la chance est la même pour tous les candidats et que le dernier mot revient au peuple nigérian.
Pour elle, Johnson Sirleaf du Libéria et Cathérine Samba-Panza de la Centrafrique constituent une preuve qu’une femme peut mieux faire et que son rêve d’être présidente de la république comme elles n’est pas utopique.
Sans grands moyens pour louer des hélicoptères et sillonner le pays comme ses adversaires à la présidentielle, elle se contente le plus souvent de la presse locale pour mener sa campagne.