"Les opérations au sein de la Compagnie pétrolière nationale nigériane (NNPC) ont été suspendues à l'échelle nationale", a déclaré Babatunde Oke, un cadre de l'Association nigériane du pétrole et gaz naturel (Pengassan).
L'appel à la grève a été lancé par la Pengassan et l'Union nationale des travailleurs du gaz et pétrole (Nupeng) pour protester contre "la décision unilatérale du ministre du pétrole, Ibe Kachukwu, de scinder la NNPC".
M. Kachukwu, également à la tête du NNPC, a annoncé la semaine dernière un plan de fractionnement de la NNPC en 30 compagnies indépendantes afin de regagner le chemin de la rentabilité.
Selon Babatunde Oke, les syndicats sont préoccupés des conséquences pour les employés de cette restructuration et ont appelé "les membres de la NNPC à se mettre en arrêt de travail jusqu'à ce que le ministre s'engage sur cette question".
Cette action devrait avoir des conséquences dans le transport du carburant depuis les dépôts de la NNPC et réduire des stocks déjà bas. Depuis deux semaines, de longues files d'attente se sont formées dans les stations service.
Avant la chute des cours du pétrole sur les marchés mondiaux qui ont plombé son chiffre d'affaires, la NNPC a longtemps été accusée d'inefficacité et de mauvaise gestion des milliards de dollars de revenus pétroliers, incitant le gouvernement à sa refonte pour une meilleure transparence et stopper la corruption.
Bien que premier producteur africain de pétrole, le Nigeria dépend d'importations de produits pétroliers par manque de capacité domestique de raffinage. Le gouvernement travaille à améliorer les capacités des raffineries publiques et subventionne les prix à la pompe.
Avec une production de l'ordre de deux millions de barils/jour, le pétrole compte pour environ 70% des revenus de l'Etat et 90% des réserves de devises étrangères du pays.
Avec AFP