Un ancien directeur de communication de l'ex-président nigérian Goodluck Jonathan a été inculpé de corruption mardi par un tribunal d'Abuja, dans un nouvel épisode de la croisade lancée par l'actuel président contre un fléau qui ravage l'économie de ce pays.
Femi Fani-Kayode, également ex-ministre des Transports aériens, était le directeur de la communication de M. Jonathan lors de sa campagne électorale en vue de sa réélection lors de la présidentielle de mars 2015. La Commission de lutte contre les délits économiques et financiers (EFCC) l'accuse d'avoir détourné de l'argent lors de cette campagne.
Nenadi Esther Usman, ex-ministre des Finances, qui aurait été en charge des fonds de la campagne de 2015, a également été accusée d'avoir détourné de l'argent. Au total, les deux ex-ministres sont accusés d'avoir détourné plus de 1,5 milliard de nairas (5,3 millions de dollars) de fonds publics pour des usages "politique et personnel".
Mardi, Femi Fani-Kayode a plaidé non coupable. Il a été maintenu en détention en attendant une audience prévue vendredi qui décidera de sa mise en liberté sous caution.
Le président nigérian Muhammadu Buhari, qui a pris ses fonctions en mai 2015, a fait de la lutte contre la corruption une des priorités de sa politique. Il a promis de retrouver les sommes "astronomiques" dérobées par la classe dirigeante depuis des décennies.
Ainsi, l'ancien conseiller à la sécurité nationale, Sambo Dasuki, est actuellement jugé pour corruption, visé par trois procès dans le cadre d'un scandale de détournement de milliards de dollars destinés à la lutte contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram.
M. Dasuki a été maintenu en détention par les services de renseignements (DSS) depuis son arrestation, en décembre dernier.
Un cousin de l'ex-président Goodluck Jonathan, Robert Azibaola, a également été inculpé début juin pour blanchiment et de corruption et placé en détention provisoire. M. Azibaola et son épouse sont soupçonnés d'avoir détourné, en septembre 2014, 40 millions de dollars destinés en principe à du matériel de communication pour les forces spéciales nigérianes, selon l'EFCC. Le couple réfute ces accusations.
Malgré l'arrestation de plusieurs proches conseillers de Goodluck Jonathan ayant travaillé avec lui lors de sa campagne de réélection, l'ex-président n'a jusqu'ici pas été inquiété par la EFCC.
Avec AFP