"M. Umaro El Mokhtar Sissoco Embalo est nommé Premier ministre", proclame le décret présidentiel publié vendredi soir, avec effet immédiat.
Sa nomination intervient quatre jours après le limogeage du gouvernement dirigé par Baciro Dja, en place depuis juin, pour tenter de sortir le pays d'une longue crise politique.
La Guinée-Bissau traverse des turbulences politiques depuis la destitution en août 2015 par le président Vaz de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, chef du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), auquel tous deux appartiennent.
Le PAIGC contestait la désignation de Baciro Dja. Ses députés refusaient de siéger, empêchant le Parlement de fonctionner. Plusieurs missions et médiations, y compris internationales, ont été menées pour lever le blocage.
Et la dernière initiative en date, sous l'égide du président guinéen Alpha Condé, a conduit à la signature d'un accord le 14 octobre à Conakry par les protagonistes.
Depuis jeudi soir, des informations circulaient à Bissau sur la possible désignation de M. Embalo, un des trois noms évoqués lors de la réunion de Conakry.
Quelques heures avant l'officialisation de ce choix, il s'était déclaré confiant dans un entretien avec à un journaliste de l'AFP, mais conscient de l'ampleur de sa mission.
"J'ai occupé différentes fonctions dans les précédents gouvernements, dont celles de conseiller du président, du Premier ministre, du président de l'Assemblée nationale et j'ai été élevé au rang de ministre d'Etat et général de brigade en 2012", avait-il affirmé.
"Je sais que la tâche qui m'attend ne sera pas de tout repos car le pays est exsangue", avait-il ajouté.
Son entourage le dit fort d'un carnet d'adresses très riche et de solides relations, aussi bien en Afrique qu'au Moyen-Orient.
D'après sa biographie officielle, il est né le 23 septembre 1972 à Bissau. Il a obtenu plusieurs diplômes à l'étranger, notamment une licence en relations internationales à l'Université de Lisbonne, une maîtrise en sciences sociales et politiques à l'Institut d'Etudes Internationales de l'Université Complutense de Madrid.
Selon un de ses proches, il a été conseiller, quelquefois avec rang de ministre ou de ministre d'Etat, auprès de tous les présidents depuis le dernier régime de Joao Bernardo Vieira dit Nino, assassiné en 2009 par des militaires.
Avec AFP