C'est à 8h40 qu'un véhicule bourré d'explosifs s'est introduit dans le camps et a commis un attentat-suicide.
Dans une annonce à la nation, Ibrahim Boubacar Keïta a parlé de 60 morts et de 115 blessés.
La télévision publique ORTM a de son côté fait état de "35 morts et plusieurs blessés", citant des sources officielles.
Ces combattants de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg), et de groupes armés pro-gouvernementaux se préparaient pour des patrouilles mixtes prévues par l'accord de paix signé en mai-juin 2015 entre Bamako et ces différents groupes armés.
Ces patrouilles, auxquelles doivent également se joindre des militaires maliens, sont censées préfigurer la refonte d'une armée malienne unitaire.
Le président Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé un deuil national de trois jours à la suite de cet attentat, le plus meurtrier de l'histoire récente du pays, et son ministre de la Défense, Abdoulaye Idrissa Maïga, devait se rendre mercredi à Gao.
Le gouvernement malien a fait état de "5 kamikazes" parmi les tués, mais dans sa revendication, le groupe du jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, rallié à Aqmi depuis plus d'un an, n'a cité qu'un auteur.
Il l'a identifié comme "Abdelhadi al-Foulani", indiquant son appartenance à l'ethnie peule, dans un communiqué publié par l'agence mauritanienne Al-Akhbar, et SITE, centre américain de surveillance des sites jihadistes.
Le même groupe avait déjà revendiqué l'attentat suicide à la voiture piégée contre l'aéroport de Gao, à quelques centaines de mètres de là, le 29 novembre 2016
Le chargé en chef Drissa Mégad de la 7e section explique ce qu'il s'est passé : "on était en réunion quand un véhicule est entré par la grande porte".
Des corps ont été déchiquetés et des membres projetés par l'explosion, très puissante, qui s'est produite pendant une séance d'entraînement des combattants, selon un témoin.
Le véhicule qui a servi à l'attaque était "aux couleurs du MOC" (Mécanisme opérationnel de coordination), chargé d'organiser ces patrouilles, a déclaré à l'AFP le colonel Diarran Koné, de la Direction de l'information et des Relations publiques des armées (Dirpa).
Dans un communiqué, la Minusca a condamné l'acte.
Au siège de l'ONU, le ministre des Affaires étrangères s'est exprimé sur la situation de l'accord de paix.
"il s'agit d'un acte qui a ciblé les acteurs de la paix. Le gouvernement a condamné cet acte et présente ses condoléances", a-t-il déclaré.
Boubacar Toure, correspondant à Gao