La police a lancé des gaz lacrymogènes et utilisé des jets d'eau pour disperser les étudiants, qui ont mis en place des barrages, jeté des pierres et autres projectiles ou tiré avec des lance-pierres.
Ces incidents se sont déroulés dans le quartier chic de Cocody qui abrite l'université Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan et les campus universitaires.
"Nous projetions une marche vers les bureaux du ministère de l'Education pour dénoncer des cotisations qui s'élèvent à20.000 fcfa (30,5 euros) en plus des 6.000 FCFA (9,15 euros) normalement perçus pour les droits d'inscriptions", a affirmé à l'AFP Sylvère Kennedy, responsable à la Communication de la puissante Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci).
"Nous disons non à cette escroquerie rentable et organisée, cautionnée par le ministère", a-t-ildéclaré.
Un autre syndicaliste a fait état d'une "hausse artificielle", chaque établissement faisant payer des "frais" supplémentaires, au-delà du coût d'inscription qui revient à l'Etat.
Par ailleurs, la police ivoirienne a retiré lundi la carte mémoire d'un photographe de l'AFP qui couvrait la manifestation.
Mercredi, des échauffourées avaient déjà eu lieu entre forces de l'ordre et étudiants, pour les mêmes raisons. Ces affrontements ont fait plusieurs blessés parmi les étudiants, selon une source syndicale.
La ministre ivoirienne de l'Education Kandia Camara, a assuré qu'il n'y avait "aucune augmentation" des droits d'inscription. La ministre a même menacé "d'engager des poursuites judiciaires à l'encontre de Fulgence Assi, secrétaire général de la Fesci, après des casses perpétrées dans certains établissements".
De son côté, Fulgence Assi a menacé de porter plainte contre la ministre de l'Education devant l'Unesco, pour "non respect des normes de l'éducation".
Les affrontements entre étudiants et forces de l'ordre ne sont pas rares en Côte d'Ivoire. La Fesci, puissant et sulfureux syndicat proche de l'ex-président Laurent Gbagbo, est souvent à l'origine des manifestations parfois violentes.
Créée en 1990 à l'avènement du multipartisme, la Fesci, vue comme une milice par ses plus farouches détracteurs, a été accusée par des ONG nationales et internationales de violences à l'égard des opposants de M. Gbagbo, ainsi que de racket en milieu étudiant. Ce que dément formellement les responsables de la Fesci.
Avec AFP