Alors qu'un vote était initialement prévu lundi, la séance a, dans la soirée, été suspendue jusqu'à mardi à 10H00 (14H00 GMT).
Les discussions se poursuivaient néanmoins pour tenter de parvenir à un accord, jugé urgent par la majorité républicaine et la minorité démocrate, alors que la première économie mondiale est probablement déjà entrée en récession.
"Cet argent ne sera pas gâché" et "je serai le superviseur", a assuré le président lundi soir à la presse.
"Je crois réellement que les démocrates veulent parvenir à un accord mais ils doivent arrêter de demander des choses qui n'ont aucun lien avec ce dont on parle", a-t-il affirmé.
La cheffe des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi, a dévoilé dans la soirée une contre-proposition.
Les élus démocrates ont, dimanche puis lundi, rejeté les mesures des républicains qui visent à mobiliser près de 2.000 milliards de dollars.
L'opposition, échaudée par les excès des bénéficiaires du plan de sauvetage de la crise de 2008, réclamait notamment à l'administration Trump une supervision accrue des prêts accordés aux grandes entreprises, qui ressemblent plus selon eux à des cadeaux aux dirigeants.
- Transport aérien -
Le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin avait assuré lundi matin que les mesures bénéficieront aux travailleurs. Il avait toutefois évoqué "une disposition spéciale" pour le transport aérien, soulignant qu'il s'agit d'une industrie stratégique pour la sécurité nationale du pays.
Le géant Boeing a suspendu pour 14 jours sa production de longs courriers dans l'Etat de Washington (nord-ouest) tandis que General Electrics, qui fabrique notamment des moteurs d'avions, supprime 10% de ses effectifs aux Etats-Unis dans la division aviation, soit 2.600 personnes.
Lorsqu'il aura été voté au Sénat, ce plan d'aide devra être approuvé par la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, avant de pouvoir être promulgué par le président républicain.
La moitié des Américains sont confinés à des degrés divers, notamment dans les trois plus grandes villes du pays: New York, Los Angeles et Chicago.
- Trump félicite la Fed -
La Banque centrale américaine a quant à elle pris lundi matin de nouvelles mesures pour donner un peu d'oxygène à des entreprises asphyxiées par l'arrêt brutal de l'activité dans de nombreux secteurs, en raison des restrictions visant à arrêter la propagation du virus.
Donald Trump, qui a très souvent critiqué le patron de la Fed, Jerome Powell, a dit l'avoir félicité: "J'ai appelé Jerome et je lui ai dit +Jerome, tu as fait du très bon travail+. Je suis fier de lui. Il a fallu du courage", a dit le président américain au cours de son point de presse désormais quasi quotidien consacré à la pandémie.
La Fed a décidé de ne plus fixer de montant maximum à ses achats de bons du Trésor et titres hypothécaires, qu'elle a récemment repris de façon massive, comme elle l'avait fait face à la crise économique de 2008.
Elle a aussi promis un programme de prêts aux petites et moyennes entreprises, qui constituent l'essentiel du tissu économique américain, ainsi qu'aux collectivités locales.
Cela fait partie d'un "ensemble de mesures prises avec la Banque centrale pour avoir jusqu'à 4.000 milliards de dollars en soutien à l'économie", a annoncé dimanche par le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin.
4.000 milliards de dollars représentent environ un cinquième de la richesse annuelle produite par l'économie américaine.
"La Fed est désormais le prêteur direct de dernier recours à l'économie réelle, et pas seulement au système financier", analyse Ian Shepherdson, chef économiste de Pantheon Macroeconomics.
Mais ces nouvelles annonces ont peu rassuré un marché inquiet face à l'impasse politique sur le plan de relance, et, à la Bourse de New York, le Dow Jones est tombé lundi à son plus bas depuis novembre 2016, chutant de 3,04%.
Le virus avait infecté lundi soir plus de 43.000 personnes aux Etats-Unis et fait 557 morts - un bilan qui évolue très rapidement - selon le comptage de l'université Johns Hopkins.