Les Etats-Unis ont annoncé mardi de nouveaux allègements des restrictions commerciales et de voyages qui pèsent sur Cuba, une semaine environ avant la visite historique du président Barack Obama sur l'île communiste.
Les Américains pourront notamment plus facilement se rendre à Cuba tandis que les Cubains pourront détenir des comptes bancaires aux Etats-Unis et y percevoir des salaires, ont annoncé les ministères du Trésor et du Commerce dans un communiqué commun.
"Nous continuons de faire tomber les barrières économiques, de donner au peuple cubain les moyens d'améliorer leurs libertés financières et de fixer un nouveau cap dans les relations entre les Etats-Unis et Cuba", a déclaré le secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew, dans le communiqué.
Depuis décembre 2014, les deux anciens ennemis de la Guerre froide ont opéré un spectaculaire rapprochement qui est passé en juillet 2015 par le rétablissement des relations diplomatiques --rompues il y a plus d'un demi-siècle-- et par la mise en oeuvre d'une série d'allégement des restrictions.
L'embargo économique décrété en 1962 au coeur de la Guerre froide reste toutefois encore en vigueur et ne pourra être levé qu'avec l'aval du Congrès américain, actuellement contrôlé par les républicains.
Les nouvelles mesures annoncées mardi portent dès lors davantage sur des détails techniques et relèvent plus de l'ordre du symbole.
Les Américains pourront ainsi désormais acheter et consommer des produits d'origine cubaine, comme les cigares et le rhum, quand ils sont dans des pays "tiers", notamment en Europe, alors qu'ils en avaient jusqu'ici l'interdiction.
Ils pourront également se rendre sur l'île communiste pour des actions tournées vers la société civile cubaine (éducation, humanitaire...) même quand ces activités ne sont pas parrainées par une organisation américaine.
"Ce changement (...) étendra les chances de contacts directs entre Américains et Cubains", indique le communiqué, même si les voyages purement touristiques restent prohibés.
Les entreprises américaines pourront par ailleurs importer des logiciels informatiques conçus à Cuba alors qu'elles ne pouvaient jusque-là acquérir que des applications pour mobiles.
Des organisations américaines pourront par ailleurs étendre leur "présence physique" (magasin de détail, entrepôts...) sur l'île quand leurs activités touchent au secteur humanitaire ou éducatif.
Les autorités américaines autoriseront également des navires ayant acheminé des marchandises depuis les Etats-Unis vers Cuba à poursuivre leur route vers d'autres pays, détaille le communiqué.
Cette nouvelle vague d'allègements intervient alors que Barack Obama se rend à Cuba du 20 au 22 mars pour le premier voyage d'un président américain sur l'île depuis 1928.
Le dirigeant démocrate a fait savoir qu'il aborderait la question des droits de l'homme lors de cette visite qui a été critiquée par le camp républicain.
Avec AFP