Pendant la session pour voter la loi de finances 2018, une représentante de l'Union démocratique du Cameroun (UDC, opposition), Hermine Patricia Ndam Njoya, a "lancé en l'air" des éléments de son pupitre pour protester contre le refus du président de l'Assemblée de donner la parole aux élus de son parti, a affirmé Amadou Mongwat, chargé de communication de l'UDC.
L'un de ces éléments a "atterri" sur la tête d'un député voisin, membre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), le blessant légèrement sur le crâne. L'auteur du geste "a présenté ses excuses" au blessé, a assuré M. Mongwat.
L'incident a provoqué la suspension de la séance. Des photos et des vidéos de la scène ont été relayées sur les réseaux sociaux,notamment des clichés du député avec du sang sur le crâne, puis avec un pansement au même endroit.
La session était consacrée à l'adoption du budget 2018 et les élus UDC avaient sollicité la parole pour participer au débat, selon M. Mongwat.
Les députés du Social democratic (SDF), principal parti d'opposition, ont également perturbé la session, avant et après l'incident, en chantant, scandant des slogans et utilisant même des vuvuzela, a-t-on appris de sources concordantes.
La réunion s'est finalement achevée dans la plus grande confusion, le président de l'Assemblée annonçant l'adoption du budget sans discussions.
Depuis l'ouverture de la session parlementaire en cours, consacrée à la discussion du budget, les élus du principal parti d'opposition ont créé plusieurs incidents du même genre, pour exiger que la grave crise socio-politique qui secoue depuis un an l'ouest anglophone soit mise à l'agenda des discussions des parlementaires. Ils n'ont pas obtenu gain de cause jusqu'à présent.
Au Sénat, où la même exigence a été exprimée, le présidence de cette institution a promis que la question anglophone allait être examinée au sein d'une commission.
Vendredi, dans une déclaration à la presse, le porte-parole du gouvernement Issa Tchiroma a par ailleurs réaffirmé "l'engagement ferme et irrévocable" du président Paul Biya "de mobiliser tous les moyens disponibles et appropriés, afin de débarrasser notre pays" des séparatistes, "hordes barbares (...) qui se sont jurées de parvenir à la déstabilisation du Cameroun".
Le porte-parole est également revenu sur l'arrestation mercredi soir à Douala par la police de l'écrivain camerounais Patrice Nganang. Son interpellation "est survenue à la suite d'une promesse de mort sur la personne du Chef de l'État, proférée par l'intéressé à travers un message posté sur sa page Facebook, le 3 décembre 2017 à 19 heures 27 minutes", a accusé M. Tchiroma.
Avec AFP