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Nouvelle action en justice des victimes ivoiriennes de Probo Koala aux Pays-Bas


Le cargo Probo Koala marqué par un slogan peint par des militants de Greenpeace lors du blocus qu’ils ont imposé au navire dans le port de Paldiski Port, l'Estonie, 26 septembre 2006. (Photo publiée par Greenpeace)
Le cargo Probo Koala marqué par un slogan peint par des militants de Greenpeace lors du blocus qu’ils ont imposé au navire dans le port de Paldiski Port, l'Estonie, 26 septembre 2006. (Photo publiée par Greenpeace)

Plus de 100.000 victimes ivoiriennes du déversement de déchets toxiques par le cargo Probo Koala à Abidjan en 2006 tenteront à nouveau mercredi de convaincre la justice néerlandaise de juger la société affréteuse Trafigura et de l'obliger à verser des indemnités.

"Le juge de la Cour d'Amsterdam devra décider si la plainte de nos clients est recevable et si la justice néerlandaise est compétente pour juger la responsabilité de Trafigura dans la catastrophe du Probo Koala", a expliqué Bojan Dekker, avocat des victimes.

Le déversement des déchets hautement toxiques du Probo Koala en août 2006 à Abidjan, en Côte d'Ivoire, après qu'Amsterdam eut refusé au cargo immatriculé au Panama de décharger sa cargaison, avait causé la mort de 17 personnes et des dizaines de milliers d'intoxications, selon la justice ivoirienne.

Il ne s'agit pas de la première procédure introduite par les victimes de la catastrophe environnementale contre la multinationale néerlandaise spécialisée dans le négoce des matières premières, notamment le pétrole. Regroupées au sein d'une association de droit néerlandais, elles avaient été déboutées en novembre 2016.

"Il ne peut être établi que la fondation représente réellement les victimes et combien elle en représente", avaient estimé les juges de la Cour d'Amsterdam, assurant que la plainte n'était pas crédible.

Trafigura, qui a toujours nié que le déversement ait provoqué décès et maladies graves, a ses quartiers généraux en Suisse mais est enregistrée aux Pays-Bas. Elle n'a jamais été condamnée pour le déversement alors que des accords à l'amiable ont été conclus en Grande-Bretagne et en Côte d'Ivoire.

En février 2007, Trafigura avait conclu un accord amiable avec l'Etat ivoirien qui arrêtait toute poursuite en contrepartie du versement d'une indemnisation globale de plus de 100 milliards de FCFA (152 millions d'euros).

En septembre 2009, dans le cadre d'une affaire en Grande-Bretagne, Trafigura a versé l'équivalent de 33 millions d'euros pour quelque 30.000 victimes.

En 2011, la justice néerlandaise avait rejeté une requête de l'association écologiste Greenpeace, qui souhaitait que Trafigura soit poursuivie aux Pays-Bas pour les faits commis en Côte d'Ivoire. La Cour avait indiqué qu'aucune des victimes ne résidait aux Pays-Bas et que les faits reprochés s'étaient produits hors des Pays-Bas.

Cette fois-ci également, il est probable selon les médias néerlandais que la cause des quelque 100.000 victimes soit vaine. La décision de la Cour d'Amsterdam ne sera pas donnée "avant six semaines", selon leur avocat, Bojan Dekker.

Avec AFP

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