"Il paraît certain qu'il avait l'intention de tirer et de prendre la fuite, mais comme la réponse des forces de l'ordre a été très rapide, il a dû retourner à l'intérieur du cinéma et c'est là qu'il s'est suicidé par balle", a déclaré vendredi Jim Craft, le chef de la police de la ville de Lafayette, où a eu lieu le drame, lors d'une conférence de presse.
Le tueur, identifié comme John Russel Houser, a tiré 13 coups avec une "arme de poing", tuant deux femmes blanches, âgées de 21 et 33 ans. Parmi les neuf blessés, deux sont sortis de l'hôpital mais un reste "dans un état grave", a-t-il précisé.
La police a en outre découvert "des perruques et des lunettes" dans la chambre d'hôtel où il résidait à Lafayette, ville dans laquelle il se trouvait depuis début juillet.
Il habitait auparavant dans l'Alabama (sud). "Il ne travaillait avec personne ou n'était lié à personne", a précisé le chef de la police municipale, qui a salué "l'arrivée rapide des forces de l'ordre (qui) a empêché d'autres décès".
"Nous sommes dans un cinéma. Pourquoi est-il venu là ? Nous ne savons pas. C'est une sorte de sans-domicile fixe", a affirmé de son côté le chef de la police de Louisiane, Michael Edmonson, à la même conférence de presse, ajoutant qu'environ une centaine de personnes avaient été interrogées.
Quatre policiers ont pu entrer dans le cinéma peu après 19H30 (00H30 GMT). Ils ont entendu des coups de feux puis découvert le corps du tireur décédé sur place.
La fusillade a eu lieu dans le cinéma Grand 16 de la ville de Lafayette pendant la projection de la comédie "Crazy Amy" ("Trainwreck" en version originale), presque trois ans jour pour jour après le massacre de 12 personnes perpétré dans un cinéma du Colorado (ouest). Un jury délibère actuellement pour déterminer si la peine de mort sera appliquée dans cette affaire qui avait fait 12 morts.
Des témoins ont raconté des scènes de panique dans la salle de cinéma où les tirs ont commencé une trentaine de minutes après le début du film. Une centaine de personnes assistaient à la séance, selon des témoins.
Le gouverneur de Louisiane Bobby Jindal a raconté depuis Lafayette qu'une enseignante s'était jetée devant son amie pour la protéger. Blessée à la jambe, elle a eu "la présence d'esprit" d'actionner la sonnette d'alarme, ce qui a permis aux forces de l'ordre d'intervenir promptement.
La fusillade a eu lieu dans "une communauté tout à fait normale" de Lafayette, qui compte 120.000 habitants, et "cela aurait pu arriver n'importe où aux Etats-Unis. C'est ça qui est choquant", a-t-il déploré.
Le gouverneur républicain et candidat à la Maison Blanche n'a cependant pas évoqué la question controversée de l'accès aux armes, quand on lui demandait si la législation à cet égard devait changer.
"Le moment viendra pour ces débats" mais "pour le moment, la plus importante chose à faire est d'aimer ces familles", s'est-il contenté de répondre.
Quasiment au moment de l'attentat, le président Barack Obama faisait part sur la BBC de sa grande frustration de ne pas avoir pu réglementer les armes à feu aux Etats-Unis.
"Quand vous regardez le nombre d'Américains tués depuis le 11-Septembre par le terrorisme, c'est moins de 100. Si vous regardez le nombre de gens qui ont été tués par la violence due aux armes à feu, ça va chercher dans les dizaines de milliers", a-t-il souligné.
"Et ne pas être capable de résoudre ce problème est pour nous quelque chose d'éprouvant", a-t-il ajouté, tandis que la Maison Blanche transmettrait "ses pensées et ses prières (qui) sont avec la communauté de Lafayette et particulièrement les familles de ceux qui ont été tués".
L'actrice Amy Schumer, tête d'affiche de la comédie potache de Judd Apatow projetée au moment de la fusillade, a dit sur Twitter avoir "le coeur brisé".
Cette fusillade intervient au moment où un jury du Colorado délibère pour condamner ou non à mort James Holmes, reconnu coupable du meurtre de 12 personnes lors d'une fusillade dans un cinéma d'Aurora en juillet 2012 pendant la projection du film de Batman, "The Dark Knight Rises".
Avec AFP