"Si nous ne sommes pas associés à ces élections, à commencer par la réforme de la CEI, ce n'est pas évident qu'il y ait des élections le 13 octobre", a déclaré le président de la jeunesse de "Ensemble pour la démocratie et la souveraineté" (EDS), Justin Koua, lors d'un meeting à Cocody, un quartier d'Abidjan.
EDS est une coalition qui regroupe des partis politiques, des associations de la société civile et une partie du Front populaire ivoirien (FPI, fondé par l'ancien président Laurent Gbagbo).
M. Koua a appelé devant des milliers de militants, le président ivoirien Alassane Ouattara à "débattre de ces questions avec la classe politique, au risque d'être dépassé par les événements".
M. Ouattara a annoncé le 6 août dernier, dans une allocution télévisée à la Nation, avoir demandé au gouvernement de "réexaminer la composition de la Commission électorale indépendante", souhaitant que les "prochaines élections soient inclusives et sans violences".
Toutefois, le chef de l'Etat, a précisé le 5 septembre dernier, que ces mesures ne "concernaient" pas "les élections municipales et régionales", "maintenues" pour le 13 octobre.
Pour l'opposition, M. Ouattara s'est "dédit et n'a pas respecté sa parole".
La réforme de la CEI fait l'objet d'une polémique politique depuis plusieurs années en Côte d'Ivoire, l'opposition la jugeant déséquilibrée en faveur du pouvoir.
Mardi, l'aile dure du Front populaire ivoirien fondé par l'ancien président Laurent Gbagbo a demandé le report des élections locales d'octobre, réitérant sa demande de réforme de la CEI.
Il y a dix jours, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), une des trois grandes formations politiques du pays, ancien membre de la coalition au pouvoir, avait lui aussi demandé un report du scrutin.
Le scrutin du 13 octobre va se tenir dans un contexte de rupture entre le PDCI et le Rassemblement des Républicains (RDR, le parti de Ouattara), avec qui il avait formé une coalition électorale, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Le PDCI a refusé de se fondre dans un "parti unifié" RHDP, estimant qu'il s'agissait d'une sorte d'OPA sur leur formation. Le PDCI, qui a soutenu le président Ouattara en 2010 et 2015 estime que le RHDP doit soutenir un candidat unique issu du PDCI en 2020.
Avec AFP