Les deux hommes se sont de nouveau affrontés verbalement par médias interposés.
"Le ministre socialiste du paradis fiscal du Luxembourg, après avoir comparé nos grands-pères émigrés italiens aux clandestins d'aujourd'hui, après avoir interrompu mon discours en hurlant +merde+, me donne du +fasciste+ aujourd'hui", a écrit dimanche M. Salvini sur son compte Twitter.
"Mais c'est quoi leur problème au Luxembourg ? Aucun fascisme, juste le respect des règles. S'il aime tant que ça les immigrés, qu'il les accueille tous au Luxembourg, en Italie on en a déjà trop accueilli", a ajouté M. Salvini, qui également le chef de la Ligue (extrême droite).
M. Asselborn a accusé M. Salvini dans une interview accordée samedi au site internet du Spiegel d'"utiliser des méthodes et le ton des fascistes des années 30".
Une pique du ministre italien de l'Intérieur sur l'importation d'"esclaves" africains avait provoqué vendredi à Vienne une réaction indignée du ministre luxembourgeois des Affaires étrangères. Dans une vidéo que son entourage a diffusée sur Facebook, on voit M. Salvini prendre la parole à une réunion des ministres européens de l'Intérieur et dénoncer l'idée apparemment formulée auparavant par M. Asselborn selon laquelle l'Europe vieillissante a besoin d'immigrés.
Le ministre luxembourgeois a qualifié la polémique de vendredi à Vienne de "provocation calculée", peut-on lire sur le site internet du quotidien italien La Repubblica, affirmant que la vidéo reprenant la scène a été tournée par les collaborateurs de M. Salvini à l'insu des autres participants et diffusée sur Facebook.
"Si on filme les rencontres des ministres de l'UE, ou même ceux des chefs d'Etat ou de gouvernement, alors il n'y aura plus jamais un débat ouvert", a déploré M. Asselborn.
"J'ai une perspective complètement différente. Je pense être au gouvernement (...) pour aider nos jeunes à recommencer à faire des enfants (...) et non pour extirper le meilleur de la jeunesse africaine", avait dit à Vienne M. Salvini. "En Italie, nous ressentons l'exigence d'aider nos enfants à faire d'autres enfants. Et pas à avoir de nouveaux esclaves pour remplacer les enfants que nous ne faisons plus".
Au premier plan sur la vidéo, M. Asselborn avait commencé à réagir à Vienne : "Oh là, c'est abuser là !".
Mais M. Salvini insiste : "Si au Luxembourg vous avez besoin d'une nouvelle immigration, moi je préfère garder l'Italie pour les Italiens et recommencer à faire des enfants".
Son collègue luxembourgeois s'est alors emporté : "Au Luxembourg, cher Monsieur, on avait des dizaines de milliers d'Italiens ! Ils sont venus comme migrants, ils ont travaillé au Luxembourg, pour que vous, en Italie, vous ayez l'argent pour vos enfants, merde alors !".
Avec AFP