En novembre, le FMI a accordé au Caire un prêt de 12 milliards de dollars (11 milliards d'euros) pour l'aider surmonter une profonde crise économique doublée de troubles sociaux. Six ans après le Printemps arabe et la chute du président Hosni Moubarak, le pays n'a jamais retrouvé la stabilité, entre troubles politiques et attaques jihadistes.
Mais en échange du prêt, le pouvoir égyptien a dû s'engager à réformer en profondeur son économie, réduisant entre autres les subventions publiques qui grèvent son budget.
Le gouvernement a déjà baissé à la fin de l'année dernière ses subventions aux énergies, suscitant le mécontentement populaire. Le litre d'essence avait ainsi flambé de près de 50%.
Le pays s'est aussi doté d'une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) même si les produits de première nécessité, comme le pain, en sont exemptés.
Il a accepté de laisser flotter librement sa monnaie, la livre égyptienne, provoquant une dépréciation de plus 50% par rapport au dollar. S'il fallait 8,83 livres pour obtenir un dollar en novembre, il en fallait 18 dimanche.
Ce taux de change défavorable a alourdi la facture des subventions dans le budget.
"Le coût des subventions (dans le budget) a augmenté en raison du taux de change actuel car nous importons une large part du pétrole dont nous avons besoin", a reconnu le ministre des Finances Amro Al-Garhi lors d'une conférence de presse
Il a toutefois indiqué que le déficit public a été réduit sur les six premiers mois de l'année fiscale qui court de juillet à juin, s'établissant à 5,1% du Produit intérieur brut (PIB) contre 6,2% sur la même période de l'exercice précédent.
Sur l'exercice 2016/2017, ce déficit devrait atteindre 10,1% du PIB avant de baisser graduellement.
Le ministre a aussi annoncé que Le Caire envisage de réduire davantage les subventions à l'énergie. Il veut également faire monter d'un point le taux de la TVA à partir de juillet à 14%.
Avec AFP