A l'appel du Syndicat national des praticiens des hôpitaux du Togo (SYNPHOT), l'activité était paralysée dans plusieurs hôpitaux publics de la capitale, Lomé.
Au Centre hospitalier universitaire Sylvanus Olympio, le plus grand centre de santé du pays, la plupart des agents ne s'étaient pas présentés à leur poste. Seuls les services de réanimation, d’hémodialyse et le Centre national de transfusion sanguine fonctionnaient avec un service minimum.
"La grève est très bien suivie sur l’ensemble du pays. Nous ferons le point vendredi, afin de savoir l’attitude à adopter les jours à venir. Cette fois-ci, nous irons jusqu’au bout", a déclaré à l’AFP le Dr Gilbert Tsolenyanou, porte-parole du SYNPHOT.
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"Le secteur est totalement sinistré. Nous n’avons même pas de scanner dans ce grand centre de santé (CHU). Maintenant, ça suffit", a-t-il ajouté.
Les grévistes exigent notamment un meilleur équipement des hôpitaux publics et le recrutement de personnel soignant pour remédier aux sous-effectifs chroniques.
"Nous sommes fatigués de travailler dans de mauvaises conditions dans ce grand centre de santé: pas de matériel, les patients se plaignent tous les jours, c'est une honte pour notre pays", a raconté sous couvert d'anonymat un agent rencontré au CHU.
Les agents de santé protestent également contre l'arrestation et la détention pendant une semaine du vice-doyen de la Faculté des Sciences de Santé Majesté Ihou Watéba, accusé d'avoir "manipulé" des notes d'examens, avant d'être libéré lundi soir.
Dans le même temps, les enseignants des établissements scolaires publics ont décrété une grève de trois jours pour réclamer, entre autres, une augmentation de la prime spécifique à leur statut - représentant actuellement 20 à 35% de leurs salaires - qu'ils veulent voire porter à 50% pour toutes les catégories d'enseignants.
Les 35.000 enseignants du public sont majoritaires au sein des quelque 53.000 fonctionnaires du pays.
Les cours, tout comme l'accès aux soins hospitaliers, ont déjà été perturbés par plusieurs mouvements de grève depuis la rentrée scolaire d'octobre 2017, et les discussions entamées avec le gouvernement ces derniers mois n'ont pour l'instant débouché sur aucun compromis.
Ces derniers mois, le Togo a été agité par une grave contestation sociale, avec des manifestations quasi hebdomadaires organisées par les partis d'opposition, rassemblant des dizaines de milliers de personnes dans les rues contre le pouvoir.
Avec AFP